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 Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach

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Fearghas McCóigreach
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Le Chant du Paon
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Magie : Illusionniste.
Age : 26 ans.
Statut : Ménestrel, se complaît particulièrement dans le conte oral. Le crouth et la lyre sont ses instruments de prédilection, un peu moins la vielle à roue.
Informations en vrac : - 50 nuances de traumas.

- N'est pas encore au courant qu'il est un sorcier car il ne se rend pas compte que ses mots déclenchent sa magie, par l'effet de légères hallucinations qui donnent l'impression de rêveries éveillées.

- Il peut passer des heures à s'occuper de sa très longue chevelure rousse sans s'en lasser ; c'est une de ses plus grandes fiertés.

- Il n'est pas rare qu'on croit son sang mêlé aux elfes à cause de son visage fin et ses oreilles quelque peu effilées.

- Etre touché est l’une des seules choses capables de le faire sortir de ses gonds aussitôt.

- Voix de chant à la Luc Arbogast.

Avis sur la Chasse : Elle ne l’enchante pas vraiment. Il est intrigué, presque fasciné par l’existence de toutes les créatures Faëriques qu’il souhaite intégrer à de nouvelles ballades aussi les massacres à leur égard écœurent son âme de poète.

De plus, il lui est déjà arrivé lors de prestations de rues (par exemple) de faire la rencontre de certains membres des rebelles, dont les idéologies le rendent d’autant plus curieux maintenant que la Chasse a commencé. De là à dire qu’il serait prêt à les rejoindre…

Style de combat : La musique adoucit les mœurs, non ? Ou les meurtres...

(Non mais en vrai il a déjà fui très loin avant que vous ayez eu le temps de dégainer.)

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Message # Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach  Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach EmptyJeu 16 Sep - 1:08

On pouvait dire que Fearghas avait l'âme en peine.
Il n'arrivait pas à enfouir ce souvenir comme il l'avait toujours fait avec les autres. Celui-ci était tenace et le harcelait de jour comme de nuit, l'enveloppant de son épaisse étoffe dont sont faits les cauchemars dès qu'il laissait ses pensées fureter un instant.

Des mois le séparaient déjà de cette malheureuse rencontre, mais les pupilles écarlates ne cessaient de le hanter. Sa gorge brûlait toujours là où il l’avait embrassée, marquée au fer rouge par la ‘bénédiction’ qu’il lui avait alors accordé -cautérisée mais pas cicatrisée. Chaque vibration de ses cordes vocales ravivait la douleur de cette plaie invisible, comme pour lui rappeler vicieusement la façon dont il avait alors été incapable d’émettre le moindre son.

Le Chant du Paon lui avait accordé (non, l’avait forcé) du repos lorsqu’il fut de retour à Eaglesham, affamé, le pas chancelant, méconnaissable sans l’habituelle étincelle qui l’habitait normalement. Des marchands en transit l’avaient croisé sur la route et, chanceux de la réputation qu’il commençait à se forger dans le duché, l’avaient pris en pitié et transporté en carriole jusqu’à la ville.
Il apprit par hasard que l’on s’était déjà préparé à le veiller. Lorsque la nouvelle d’un nouveau raid drow sur Bruyval, particulièrement violent même selon leurs standards, était arrivée jusqu’à leurs oreilles, personne n’avait eu la force de conserver une lueur d’espoir bien longtemps. Et le barde ne leur en voulait pas. Qu’il soit toujours vivant tenait du miracle -ou de la malédiction ?

Sur les conseils de Zevran, qui avait jugé bon (à raison) de le tenir éloigné des oreilles indiscrètes du Paon, il disparut les semaines qui suivirent son retour pour trouver refuge dans la chambre nichée à la Guilde des Voleurs qu'il n'occupait plus qu'en de rares occasions. Celle-ci semblait assez peu commune pour mériter qu'il y retourner.
Ayla et Cole avaient été des présences rassurantes tout le long de son séjour, discrètes mais précieuses à veiller sur son chevet sans tenter de l'approcher ni lui imposer la moindre question. Parfois, ils rompaient le silence pour lui raconter les dernières nouvelles, quelles maladresses une nouvelle recrue avait encore fait. Sa mentore, surtout, qui l'enveloppait comme à leur rencontre de sa chaleur réconfortante. Le bras droit de la guilde, lui, était réputé à raison être un meilleur compagnon de beuverie que gouvernant.

Et le crouth qu'il avait emporté dans son voyage restait inerte dans un coin de la chambre, qui portait encore sur lui les dernières chaleurs de l’enfant. Ne le quittant du regard que lorsque l'épuisement l'emportait sur sa crainte de sombrer aux limbes des songes -car il se réveillait inévitablement dans des draps imbibés de sueur et de larmes au souvenir d’yeux implorants.

Les journées avaient été longues alors.

Puis, comme la lumière du jour balaie les ombres inquiétantes de la nuit, Fearghas avait commencé à panser ses plaies. Quitter sa chambre et se mêler aux joyeux lurons de la Guilde avait été un premier pas, quitter ses murs rassurants suivrait plus tard.

Puis il avait retrouvé ses instruments, excepté le crouth qui demeurait toujours aussi silencieux, et progressivement ses doigts avaient retrouvé l’habitude de danser sur leurs cordes, entraînant bientôt sa voix enrouée d’être restée trop longtemps silencieuse. Mais les airs entraînants qu’il jouait alors, les histoires qu’il contait avaient un goût amer. Derrière chaque verbe, chaque phrase -qu’elle soit musicale ou verbale-, se dissimulait un reproche. C'est ce que tu es ? Une accusation. C'est ce que tu fais ?
Il ne pouvait même pas se défendre pour des crimes dont il n’avait pas conscience d’être l’auteur. Alors il jouait avec plus d’entrain encore, chantait avec toujours plus de force, comme si les sonorités qu’il faisait ainsi résonner pouvaient balayer à jamais les fumées de souvenirs du drow.

Enfin il se sentit capable de retourner au monde extérieur.

Se retrouver mêlé aux grands rassemblements de foule restait néanmoins angoissant par la simple aussi, aussi il ne put reprendre immédiatement ses activités au sein du Chant du Paon. Heureusement pour lui, en sa qualité de sous-directeur Zevran lui évitait toute retombée négative pour son manque continu d’activité.
Le barde avait toujours trouvé une sérénité comparable à nulle autre lorsqu’il se baladait dans les grandes forêts qui bordaient tout le duché, il ne fut donc pas surprenant qu’il commençât sa réhabilitation là-bas. Le plus souvent en compagnie de sa lyre, dont il décrochait des mélodies simples au gré de ses déplacements. Jusqu’au jour où, finalement, il recommença à composer. S’il prenait le retour de ses muses pour une avancée réellement importante, ce qui était parfaitement raisonnable, il n'en restait pas moins que ce nouveau morceau détonnait parfaitement de son répertoire habituel.
La tonalité mineure qui lui vint naturellement aux premières notes n'étonna cependant pas Fearghas autant qu'elle le ferait sûrement pour ses proches -après tout, se remettre à vanter sereinement les merveilles de ce monde lui semblait encore un obstacle parfaitement insurmontable.

La chanson touchait à sa fin lorsque le ménestrel retourna en forêt ; sentant quelque légèreté accompagner la fin de cette tâche tandis qu'il recommençait à espérer faire danser quelques faës cachées au rythme des airs qu'il jouait lors de ses pérégrinations. Il s’était d’abord rendu à l’autel camouflé des yeux non avertis à la gloire du Dieu Artiste, auquel il avait apporté ses propres offrandes, puis avait repris sa route.
Arrivé en lisière de la forêt, il s’arrêta à l’ombre d’un arbre et, lyre en main, répéta une fois encore la berceuse chantée maintes fois ces derniers jours. Son falsetto manquait encore un peu d’assurance, défiant par moments les notes les plus aiguës qu’il était capable d’atteindre, mais l’émotion qui accompagnait cet air compensait toutes les maladresses dont il se rendait encore coupable. Il ne cherchait pas à y exorciser les démons qui l’accompagnaient depuis Bruyval, c’était un hommage. Un hommage à la chaleur dont était encore imprégné son crouth. Un hommage à ces prunelles emplies de malice. La barraque qui ploie sous son propre poids n’avait alors plus aucune importance ; seul comptait le plus touchant courage qu’il n’avait pu sauver. A défaut, il espérait pouvoir lui rendre un ultime hommage et immortaliser à jamais son souvenir.


Entendez, Ô dieux, ma supplique désespérée
Dans l’espoir de retrouver mon amour à mes côtés

Noyée au fond de mers funestes
Je porte le poids de son ancre
Des attaches dont elle m’a lié
Qu'elle puisse émerger pour voguer librement

Ne regarde pas en arrière

Le bout du tunnel à portée de doigts
Mon hésitation eut raison de moi
Rien de plus qu’une œillade à la poupe
Cette ombre sinistre me hantera à jamais

Toujours présente

Mer
Paisible
Le vent bruisse
La tempête nous a rattrapé
Nous sombrons

Nous noyons

Ne regarde pas en arrière


Fearghas savoura silencieusement les multiples sensations qui l’assaillirent lorsque la dernière note se tut, cette étrange exaltation mêlée à un épuisement extrême, et resta paisiblement immobile les instants qui suivirent. Oui, il ne lui restait plus qu’à arranger certaines harmoniques et s’entraîner à la chanter à la perfection puis il serait guéri.
Reprenant sa marche, trop occupé par ses pensées et les airs qu’il fredonnait et par l’habitude d’une insouciance qu’il retrouvait peut-être trop vite, un bruissement venu de buissons plus loin accapara soudainement toute son attention et il se mit en tête de poursuivre ce qu’il pensait y avoir aperçu -persuadé de trouver quelque gnome ou brownie au bout de sa route. C’est pourquoi il ne prit gare au changement de plus en plus notable de décor que trop tard. La forêt luxuriante cédait sa place aux bourbiers et l’air se raréfiait autour de lui, l’oppressant par sa moiteur grandissante.

Il n’était pas certain d’à quel point il s’y était déjà engouffré, mais plutôt que tenter la malchance à assouvir sa curiosité, le barde se hâta immédiatement de rebrousser chemin, priant les Dieux pour qu’il ne soit pas déjà trop tard. Il n’était pas absolument certain de tout ce qui se terrait en ces lieux, mais était lui-même bien trop emprunt du folklore de cette région pour passer outre les avertissements qui achevaient bon nombre de ses propres contes.

Du moins était-ce ce qu'il comptait faire, si sa méconnaissance des lieux ne l'avait pas fait se déplacer à l'aveugle. S'il essayait de retrouver les traces de ses pas, il sembla finalement qu'elles n'avaient fait que l'égarer plus encore, car il était absolument certain de ne pas reconnaître le trajet qu'il empruntait cette fois. Et évidemment il ne pouvait compter sur aucun arbre en vue pour espérer le guider.

Une vague de paranoïa commença à s'insinuer en lui, tandis que ses sens aux aguets le persuadaient qu'on le suivait à la trace, qu'on l'épiait, que de plus en plus de choses s'agglutinaient tout autour de lui, prêtes à lui sauter dessus au moindre faux pas. Il fallait qu'il se sauve. Vite.
Surpris par ce qu'il crut être des mouvements à sa gauche, Fearghas se rua à l'opposé, courant à en perdre haleine à travers la nature morte qui tentait (et, en fait, réussissait) de freiner sa course et fouettait ses vêtements de ses branches nues. Il aurait volontiers continué ainsi jusqu’à ce que ses jambes ne puissent plus le porter, si un amas discret de pierres n’avait pas attiré son attention au hasard de ses foulées. Le souffle court, le barde s’en rapprocha précautionneusement -pour reculer d’un brusque sursaut lorsqu’il en fut à portée.
L’odeur fut ce qui le frappa en premier, bien plus forte que les relents nauséabonds du marécage à cause de la proximité, cet arôme bien distinctif de mort mêlé à la putréfaction de corps trop longtemps laissés à la décomposition. Et puis il y avait son allure, bien évidemment. Il était impossible de se méprendre sur sa nature, aucun autel ne se ressemblait mais tous partageaient cette aura commune de mysticisme, le plateau de ce qu’il supposait être des offrandes soutenant, entre autres choses, de nombreux ossements polis par le temps.

Cependant pris entre répulsion et fascination malvenue, le rouquin ne parvint pas à s’en détacher et, plutôt qu’écouter ce que lui hurlait le bon sens, s’en rapprocha à pas mesurés. Qui pouvait bien avoir dressé pareille crédence dans cet endroit abandonné par les dieux ? Et donc, pour qui ?


Note : La chanson chantée par Fearghas, en imaginant qu’il n’y a qu’une lyre pour accompagner et sans changer les paroles parce que je suis un feignant et qu’elle est bien trop sublime comme ça. Le tout saupoudré d'une traduction hasardeuse.
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Informations en vrac : - Quelques tendances kleptomanes, bien qu'il ne voie pas le problème à se servir quand on désire quelque chose.

- Légère claustrophobie. Déteste les milieux souterrains.

- Peut parfois s'égarer dans des fantasmes de violence quand la situation l'inspire, ce qu'il appelle ses "rêveries".

Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach  Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach EmptyJeu 16 Sep - 20:52

Sept jours.

Que c'est court, sept jours.

Moins que ça, même, puisqu'il faut décompter l'escorte à travers la lande jusqu'à la forêt. Cinq jours et demi, pour deux actes désintéressés. Une tâche simple, sans doute, dans l'esprit de la non-cousine. Pour lui, une épreuve, un défi irréalisable.

Il a bien tenté, au début, de réitérer l'expérience auprès d'étrangers : servir d'escorte, sans que cela soit su, et protéger le voyageur sur le chemin. Facile, en théorie : il lui suffirait de suivre une piste et de tuer toute présence agressive - autant mettre son principal talent à contribution. Malheureusement, certains obstacles ont mis son plan à mal. Le plus important de tous étant que pour ce faire, il aurait dû se confronter, une nouvelle fois, à des membres de la Féerie Sombre, voire à certains de ses congénères. Une fois, passe encore ; le massacre des Muiridi pouvait passer pour un incident isolé, et après tout, les règlements de comptes d'Ombre à Ombre sont fréquents, n'est-ce pas ? Une fois, mais pas deux, au risque d'éveiller de dangereux soupçons, et de laisser penser aux esprits chagrins que les rumeurs concernant sa supposée trahison pourraient être bel et bien fondées.

Il n'a pas besoin de ça. Vraiment pas.

Alors tant pis. Il a serré les dents, et attendu, dans la dignité, la fin du délai. En prenant ses précautions, toutefois. D'abord, ne pas retourner auprès du clan tant que la Promesse brillerait sur lui. Ensuite, s'isoler au maximum, se trouver une retraite au fin fond d'un bois tordu, là où personne ne le dérangerait. Si un choc en retour devait advenir et le fragiliser, autant ne pas offrir son flanc à tous les poignards en quête de viande facile.

Par le Danseur, qu'il a bien fait.
Sept jours. Que c'est long, sept jours.

Sept jours de douleurs et de fièvre, pour punir son parjure. De vertige existentiel et moral. Parfois, ses sens se troublent, se gorgeant de fantômes illusoires ; parfois, la viande le révulse et l'idée même de se nourrir lui donne la nausée. Un jour, il ne peut tenir sur ses jambes ; le lendemain, il se retrouve incapable de parler. La Promesse le fustige de toutes les manières imaginables, et il se raccroche à ce qu'il peut, dans sa retraite, comme un radeau dans une tempête.

Il traverse. Il survit. Maudissant longuement la cousine au passage, il survit.

Sans avoir à sacrifier ses membres, son esprit voire son nom, fort heureusement. En un sens, il s'estime chanceux, et quand le clan le voit surgir à nouveau - affamé, émacié, l'oeil sauvage - c'est en Fomoraigh libre de toute entrave, et soulagé de toute contrainte.

Prudent, Tethrach commence cependant par faire profil bas. Il a la chance d'être de ces présences qu'on évite et dont on répugne à avoir recours, mais une absence si longue soulève fatalement certaines interrogations. En outre, il n'a pas oublié le sous-entendu du Père-Ronce. Si les Muiridi savent, la menace planante d'autres espions à son endroit demeure.

Ne pas prendre de risque. Laisser filer le temps.
Et le temps passe.

D'autres chasses roulent sur la lande, d'autres raids saccagent des villages innocents, d'autres mortels prennent les armes et lancent des battues de vallon en vallon. A cette guerre, il participe peu, et seulement lorsqu'on le sollicite. La stratégie de Ranaghar, concernant Bruyval, est de mettre Daekian en avant : il en est fort aise. Qu'on le laisse tranquille, qu'on lui permette de jouer au limier sur les frontières elfiques, de palper et dissiper du bout des doigts une des mille fausses pistes menant au Royaume Caché. Qu'on l'écarte à nouveau, la Petite Dague, le Tue-Magie. Qu'il retourne à l'indifférence.

Quand le moment est venu, il peut enfin revenir saluer ses secrets.

Le plus important de tous étant, bien entendu, ce culte qu'il rend dans la clandestinité, pour un Dieu-Paria - un peu à sa semblance - un Dieu qui, comme lui imagine-t-il, attend patiemment son heure. Un Dieu pour lequel, dans sa vénération, il se dit prêt à tout. Y compris à braver l'opprobre, le châtiment qui s'abattrait sur lui sans férir s'il venait à être découvert. Cette pensée fait chanter son sang et remplit son coeur d'allégresse. Pas de foi sans transgression, quand on est unseelie. Pas d'adoration sans risque.

Le risque sera mesuré, toutefois - Tethrach est pieux, mais pas stupide. Avant de retrouver les chemins du marécage, il a fait nombre de tours et de détours, s'est assuré qu'on ne le suive pas, et a enveloppé sa tête dans un foulard terne fait d'un tissu volé à une ferme quelconque. Ses yeux et sa peau sont déjà caractéristiques, mais pas la peine de laisser en plus sa chevelure le trahir.

Ainsi, il va, libre et animal, au milieu des tourbières. C'est la première fois depuis sa rencontre avec Liana Donn, et il brûle d'impatience de livrer à l'autel ses dernières offrandes. La première est une tête humaine, empoignée par la crinière, qui se balance au bout de son bras. La seconde, et non des moindres, est le cadeau que l'elfe elle-même lui a confié dans le secret de la roulotte. La pique à cheveux, en nacre taillée. Le sacrifice est immense, car il aime cet objet, profondément et sincèrement, et en regrette déjà la perte à venir. Le livrer à son dieu est par conséquent la meilleure chose à faire.

Sa punition. Sa pénitence. Il espère que cette preuve de son entier dévouement, de son renoncement au monde, allégera son coeur beaucoup trop tourmenté ces derniers temps.



Fearghas fuit le long de la lisière.

L'eau grise et brune, les branches qui surgissent de la vase comme des bras pétrifiés, les racines gorgées de sève noire et le vol pesant de volatiles indéfinis sous le ventre des nuages - tout, ici, tend à lui signifier qu'il n'est pas chez lui. Mais pas pour autant indésirable, au contraire même : le marécage déploie des trésors de circonvolutions et de détours, dans son paysage changeant, pour le garder en son sein. Son haleine moite et collante l'environne, ses sucs le digèrent. Au milieu du bourbier pourrissant, la Petite Flamme est la proie.

La tempête nous a rattrapé, semble croasser, moqueur, l'imposant corbeau qui tourne au-dessus du squelette blanchi d'un chêne.

Ne regarde pas en arrière, siffle le vent en passant au ras d'une mare verdâtre, à l'abri de laquelle chante une dynastie entière de batraciens.

Et il a à peine le temps de s'approcher de l'autel impie, morbidement captivé, qu'une bourrade brutale l'envoie dans la boue, tête la première.

- Si tu viens prier, miette, fais-le a genoux", feule une voix grave derrière lui, tandis qu'une botte appuie entre ses omoplates pour le maintenir dans cette position.

Il y a le bruit caractéristique d'une lame tirée, un moment de flottement... Et un son ténu, comme un jappement de surprise. La pression de la semelle s'efface, le voilà libre de respirer et de se redresser.

- C'est toi." S'étonne une voix méchamment familière, alors qu'une silhouette haute et élancée se déplace sur son flanc, pour le contourner. "Ce n'est pas un endroit pour toi, filidh."

Et comme pour appuyer son propos, avec une sinistre ironie, la tête coupée roule à ses pieds dans la vase, s'arrêtant après une ou deux oscillations pour présenter au rouquin son orbite vide, et sa mâchoire déchaussée.
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De plus, il lui est déjà arrivé lors de prestations de rues (par exemple) de faire la rencontre de certains membres des rebelles, dont les idéologies le rendent d’autant plus curieux maintenant que la Chasse a commencé. De là à dire qu’il serait prêt à les rejoindre…

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Message # Re: Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach  Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach EmptyDim 26 Sep - 16:48

Un cri aigu accompagna la chute de Fearghas, qui tendit les bras par réflexe pour amortir sa chute, avant que le goût de la bourbe n’emplisse sa bouche et qu’une vive douleur remonte le long de ses poignets malmenés. La lyre suspendue à son côté par une lanière passée sur son épaule pressait douloureusement contre son flanc, le contact accru par la pression sur son dos qui lui interdit de trouver une position plus confortable.
Non pas que ce fut sa préoccupation première en cet instant. Il n’avait pas compris la phrase qui lui avait été adressée, mais le ton sur lequel elle avait été prononcée ne laissant aucune place au doute… Si seulement pouvait perdurer dans un endroit pareil.

Il voulut ouvrir la bouche et y répondre quelque supplique pour sa vie, peut-être s’excuser pour sa présence ici quoiqu’il n’espérât pas réellement que cela augmente ses chances d’en réchapper vivant, mais sa bouche s’emplit aussitôt de la terre imbibée d’humidité et il ne put que tousser pour éviter de l’avaler.
Heureusement le poids entre ses omoplates s’en alla et le barde se redressa précipitamment, quoique gauche, peinant à trouver son équilibre entre précipitation et les quintes de toux qui le secouaient. Il tenta d’essuyer d’un revers de main la boue qui maculait son œil gauche mais ne parvint qu’à l’étaler plus encore, et s’apprêtait à reprendre la fuite sans demander son reste lorsque la voix s’exprimant désormais en commun le figea dans son mouvement.

Fearghas se retourna, interdit, afin de lui faire face et confirmer ses craintes.

« Toi ? »

Répondit-il en écho, le souvenir encore vivace de tétanie s’insinuant à nouveau dans tout son corps. Il s’y serait volontiers abandonné, si la tête qui roula à ses pieds ne lui avait intimé un mouvement de recul jusqu’à ce que le talon de sa botte ne heurte quelque chose. A contre-cœur, le rouquin quitta un instant le drow du regard afin d’observer ce qu’il avait bien pu toucher et constater avec effroi que ce n’était sur rien d’autre que l’autel qui lui bloquait sa retraite.

« Non, attends, s’il te plaît ! »

Cria-t-il presque, suppliant, bien qu’à ce stade il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il dirait ensuite. Y avait-il quoi que ce soit qu’il puisse dire qui lui épargnerait de partager le sort de la tête décapitée entre eux deux ?
Il avait également relevé les bras, paumes bien visibles, comme s’il comptait amadouer quelque bête sauvage -ou plutôt, à en croire l’effroi dans ses yeux, pour montrer qu’il n’avait pas de mauvaise intention. De toute façon, il était bien évidemment parti sans la moindre arme viable, non pas qu’il aurait su s’en servir s’il en avait eu une, quel danger pouvait-il bien représenter ? Ce n’était pas non plus comme si le drow n’avait pas déjà pu mesurer à quel point il ne représentait aucune forme de menace.
Quelle déveine avait-il fallu pour qu’entre tous il croise encore son chemin à lui. Survivre à son peuple une fois était déjà miraculeux, et il ne savait toujours pas à quelle raison il devait son salut, alors deux ?

A moins que ce ne soit, justement, sa chance ? Après tout, il ne l’avait pas encore tué alors qu’il en avait eu tout le loisir alors qu’il le tenait encore au sol…
Il croisa les pupilles rouges qui l’avaient tant hanté et toute résolution se dissipa, son cou de nouveau brûlant et sa gorge serrée.

« Je sais. Je ne veux pas être là non plus. »

Avoua-t-il difficilement, maigre tentative pour gagner du temps. Il ne parvenait pas à empêcher son regard de glisser vers la tête sans vie jusqu’à ce qu’enfin une idée lui vint. Tout en continuant de parler, il se déplaça lentement de côté (prenant soin de la placer entre eux et d’éviter l’autel) afin de remettre de la distance entre eux et se retrouver face au drow.

« Tes… Tes congénères m’ont chassé jusqu’ici et- si c’est le tiens, » il désigna vaguement l’autel, « je te jure que je ne connaissais même pas l’existence de cet endroit. S’il te plaît, je n’en dirai rien, laisse-moi partir tu l’as déjà fait une fois… »

Arrivé en place et subitement pris du courage du désespéré, Fearghas avala la distance jusqu’à la tête coupée qu’il envoya en direction de son interlocuteur et, sans même se soucier de savoir si elle avait atteint son but, tourna les talons et repris sa course ; espérant que la distraction serait suffisante pour lui donner un peu d’avance.
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Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach  Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach EmptyDim 3 Oct - 14:55

Ah, il l'a reconnu ! Comment aurait-il pu en être autrement ? Un sourire meurtrier aux lèvres, le drow dévisage sa prise, ses petits mouvements de souris rousse acculée par un prédateur. C'était donc peut-être sa voix, qu'il a perçue de loin en loin, comme les bribes d'une chanson arrachée au vent parmi les carex et les fûts de bouleaux morts. De ces gémissements qu'il repousse, tentations de feux-follets ou sortilèges d'unseelie marécageux : s'il avait su, il y aurait prêté davantage attention.

Qu'est-ce que le filidh fait de son cadeau ? Côté rage et combativité, ce n'est pas encore ça, bien que ce soit un peu mieux que la fois dernière. Au moins, il est capable de parler. Au moins, il est capable de bouger. Au moins, capable de...

Les sourcils de Tethrach se froncent brusquement alors qu'il sent la catastrophe venir. Rien qu'un petit heurt du talon, un mouvement malencontreux, et le patient édifice de vertèbres, crânes, petites dents perlées, bougies mortes en cire d'hiver et aux mèches en cheveux, colliers de phalanges et ponts tissés de boyaux séchés frissonne, tremble, grince sur ses bases. Il ne s'écroule pas - il en faudrait davantage pour défaire le mortier de boue et de vase qui consolide son socle. Mais quelques délicates petites pièces se défont, une mâchoire se détache, un fémur roule mollement hors de la châsse qui lui est attribuée.

Une ombre terrible passe sur le visage du Fomoraigh. Il écoute l'humain plaider son innocence, argumenter, invoquer sa mansuétude. Il lit sans problème, à son langage corporel, ses tentatives pour gagner du temps, jusqu'à trouver la faille qui lui permettra de s'enfuir. Et tout ça, toute cette comédie, toutes ces contorsions de proie prise au piège, cent fois jouées déjà, ne sont pas ce qui l'enrage le plus.

Il aurait pu l'éviter. Il est assez rapide - il lui aurait suffi de se jeter sur le garçon, de l'envoyer sur le côté ou même de le tirer à lui. Mais le sacrilège lui était si inconcevable que c'est lui, cette fois, qui est resté paralysé. Si le barde est fautif, lui, par conséquent, l'est doublement.

Fearghas ne prend pas le temps de vérifier si son projectile a atteint sa cible, et il l'a fait : droit dans les mains de la Fée Noire, qui l'a rattrapé sans y penser. Qu'il court donc ; Tethrach prend le temps, calmement, de ramener son présent devant l'autel, et de l'installer à sa place, avec un front baissé et aux lèvres une excuse silencieuse. Une fois cela fait seulement, il se lance à sa poursuite.

Quelle que soit l'avance prise par le jeune homme, elle sera insuffisante. Quelles que soient ses astuces pour se cacher ou brouiller sa piste, elles seront inefficaces. L'unseelie est ici chez lui, et doublement motivé à le retrouver. Car si ce n'est pour le punir, il a eu des mots, des allusions, pour le moins troublantes : quels drows s'aventurent par ici, et sont-ils encore dans les parages ? Pourquoi le filidh a-t-il tenu à lui promettre qu'il n'en dirait rien ?
Sait-il ?

Une main brutale, semblant jaillir de nulle part, empoigne Fearghas par sa crinière, sans ménagement. Les pieds campés dans la vase, Tethrach ne se contente pas de le stopper dans la course : il l'envoie embrasser le premier tronc venu - celui d'un saule noir et rachitique, qui craque sous l'élan et le poids du malheureux, puis cède.

- Tu mens."

Il siffle. Ses ongles reviennent saisir le barde par les cheveux, près de la racine, pour le relever avant qu'il ne reprenne ses esprits.

- Nul ne vient jusqu'ici. Pas même mes semblables."

L'oeil rouge fouille celui de sa proie, en quête d'un indice, d'un fond de vérité. Ah, si seulement les humains n'étaient pas si doués à mentir ! Maudits soient-ils.

- Je ne t'ai pas offert ma bénédiction pour que tu la gaspilles en fourberie. Viens avec moi."

Ordre inutile, puisqu'il l'a désormais pris par le bras, et le traîne à sa suite, que Fearghas soit en mesure de tenir sur ses pieds ou non. A travers le marais, à travers la tourbière, vers l'autel qu'il a fui. Le regard que l'unseelie porte aux environs est plus que méfiant.

- Tu sais ce qu'est un autel. Je suppose que même les serviteurs du Dieu Blanc ne sont pas assez stupides pour ignorer de quelle manière on répare une offense."

Jeté à genoux, le barde, face à l'horrible petit édifice. La mâchoire décrochée baille au bout d'une liane sèche, le fémur arraché a glissé dans la boue.

- Présente tes excuses, et répare ton tort. Sois zélé, et inventif. Je ne me contenterai pas d'une simple remise en place."
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- N'est pas encore au courant qu'il est un sorcier car il ne se rend pas compte que ses mots déclenchent sa magie, par l'effet de légères hallucinations qui donnent l'impression de rêveries éveillées.

- Il peut passer des heures à s'occuper de sa très longue chevelure rousse sans s'en lasser ; c'est une de ses plus grandes fiertés.

- Il n'est pas rare qu'on croit son sang mêlé aux elfes à cause de son visage fin et ses oreilles quelque peu effilées.

- Etre touché est l’une des seules choses capables de le faire sortir de ses gonds aussitôt.

- Voix de chant à la Luc Arbogast.

Avis sur la Chasse : Elle ne l’enchante pas vraiment. Il est intrigué, presque fasciné par l’existence de toutes les créatures Faëriques qu’il souhaite intégrer à de nouvelles ballades aussi les massacres à leur égard écœurent son âme de poète.

De plus, il lui est déjà arrivé lors de prestations de rues (par exemple) de faire la rencontre de certains membres des rebelles, dont les idéologies le rendent d’autant plus curieux maintenant que la Chasse a commencé. De là à dire qu’il serait prêt à les rejoindre…

Style de combat : La musique adoucit les mœurs, non ? Ou les meurtres...

(Non mais en vrai il a déjà fui très loin avant que vous ayez eu le temps de dégainer.)

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Message # Re: Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach  Hear, o gods, my deseperate plea. |Tethrach EmptyMar 12 Oct - 23:52

(tw sang)

Le bruit de ses bottes écrasant feuilles mortes et autres brindilles, les halètements de sa course épuisante, les chutes que la boue qui engluait ses pieds tentait de lui forcer -Fearghas était une proie bien trop facile pour le plus distrait des muiridi. Il n’annonçait pas sa présence malvenue dans ce bourbier qui refusait de le relâcher, il la hurlait.
Pourtant, une bribe d’espoir était parvenue à lui faire croire que peut-être, peut-être, il était parvenu à semer son chasseur lorsqu’il ne se retrouva pas pris en chasse au bout de plusieurs mètres. Peut-être que par quelque miracle inexpliqué il était parvenu à prendre suffisamment d’avance pour qu’il ne puisse pas le retrouver ou qu’une chose plus importante que lui avait détourné son attention.

Ou peut-être pas.
Il n’y avait eu aucun signe avant-coureur, pas le moindre bruit, rien qui aurait pu lui indiquer que le fomoraigh l’avait en fait retrouvé -ne s’était même pas inquiété de son avance. Même si le barde avait eu des sens plus affûtés, rien n’assurait qu’il l’aurait entendu par-delà sa panique et la ruée d’adrénaline qui lui permettait encore de tenir sur ses jambes.
Alors il n’avait même pas eu le temps d’hurler, de surprise et de douleur sur la brusque traction qui s’imposait à sa nuque, que le drow mit un terme définitif à sa course contre… quelque chose. Quelque chose de dur. Qui avait cédé à cause du choc violent, et Fearghas serait tombé à sa suite si la main dans ses cheveux ne l’en avait pas empêché -non pas que la tension sur son cuir chevelu soit bien plus agréable.

L’impact et la douleur qui s’ensuivirent lui coupèrent le souffle dans un hoquet désarticulé, il avait distinctement entendu un bruit de craquement et il doutait qu’il ne s’agisse que de celui du tronc qu’il avait percuté. Il peinait à reprendre son souffle à coups de brusques et bruyantes inspirations, le nez endolori duquel il goûtait un liquide ferreux.
L’humain y porta une main, dont la boue qui en maculait les doigts vint bientôt se mêler au sang de ses nouvelles blessures et aux larmes qui, inévitablement, avaient commencé à couler. Il tenta de se faire minuscule sous l’inspection du drow, aussi terrifié à l’idée d’ouvrir la bouche et réveiller quelque élan de violence, que continuer à se taire (enfin, presque) et en arriver à la même finalité. D’autant qu’il ne comprenait pas où il venait en venir. Après tout, il s’était aventuré dans leur domaine.
C’est que Fearghas n’avait pas mentit pas. Du moins, pas complètement, il avait simplement omis les éléments les plus importants à la compréhension de l’unseelie -s’il était persuadé avoir été poussé au cœur du marais par ses dangereux habitants, la distinction entre fomoraigh et muiridi n’était pas exactement sa préoccupation première en cet instant.

Heureusement il n’eut pas à choisir bien longtemps, car son tourmenteur l’entraîna d’une poigne de laquelle il était impossible de se défaire, Fearghas trébuchant péniblement à a suite, une main tentant toujours de contenir le flot de sang qui se déversait de son nez.
Avant de finir de retour à son point de départ, les yeux face à ceux béants de la tête qu’il avait jetée plus tôt. Il se recula brusquement, faillit avoir un mouvement malheureux et s’enfuir, mais au dernier moment il s’agrippa (ou plutôt, enfonça ses mains) à ce qui se trouvait sous ses mains et parvint à rester en place. Il doutait que le drow apprécie qu’il essaie encore de se jouer de lui, et il n’avait certainement aucune envie d’attiser une fois encore sa fureur.

A quatre pattes devant l’autel macabre, tête baissée et les yeux résolument fermés, il s’accrochait désespérément à ce vain espoir que tout ceci n’était qu’un mauvais rêve. Rien n’était réel, il était encore à la Guilde et Ayla ou Cole le bordaient… Partout sauf ici.

Mais c’était bien la voix du drow qu’il entendait, impétueuse et qui n’accepterait aucune forme de rébellion, pas la version monstrueusement déformée qui avait hanté ses songes.

« Je ne le révère pas. »

Parvint-il finalement à lui répondre d’une voix faible, la tête toujours baissée, les membres crispés dans l’attente du nouveau coup qu’il craignait devoir essuyer. Sa foi des anciens dieux, Koldun en tête, et son dédain pour leur remplaçant visiblement plus forte que la terreur que lui inspirait à raison la fée.
Il redressa lentement le chef, toujours aussi répulsé par ce qui se trouvait devant lui mais n’ayant d’autre choix que d’y faire face. Il adressa une prière silencieuse au Sans Pouvoir, ou à quiconque voudrait bien l’entendre et lui porter secours.

Fearghas approcha une main timide d’un des os tombés au sol (il ne savait pas lequel et il ne voulait surtout pas savoir à quoi ou à qui il avait appartenu) et commença à remettre de l’ordre parmi les offrandes. Et si ce n’était pas fait par gaieté de cœur, on ne pouvait lui reprocher de savoir ordonner les choses avec goût.
Pour tout ce que cette tâche le répugnait, il comprenait et acceptait sa faute. Le caractère sacré de ce qu’il avait dérangé par inadvertance ne lui échappait pas et, si pour une fois il devait réparer ses erreurs plutôt que s’y défiler, qu’il en soit ainsi.

Cependant il n’avait rien à offrir.

Rien que sa vie et…

La lyre qui pendait à son cou semblait soudainement bien lourde. Il répugnait devoir offrir ça à une telle divinité -car s’il n’en connaissait toujours pas le nom il avait quelques idées sur ses affinités, un autel en dit si long-, lui qui réservait habituellement ses chansons à des dieux bien plus chaleureux. C’était comme s’il s’apprêtait à amputer une partie de lui-même.

« Je ne peux pas m’excuser si j’ignore le nom de celui à qui j’ai fait du tort. »

Pour la première fois, il posa sur le drow ses yeux de biche, son air abattu ne camouflant rien de ses états d’âme.

« Est-ce que c’est… Lok’tharn ? »

Demanda-t-il peu assuré, mal à l’aise de prononcer ce nom. Il le connaissait peu, ses histoires ne s’ébruitaient pas vraiment chez les humains, juste assez pour savoir qu’il valait mieux éviter d’invoquer son nom en vain. De l’invoquer tout court, en fait.
Bien évidemment, des quelques trahisons que pouvaient contenir ces fables, aucune ne mentionnait un quelconque père.
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