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 Fuil Seada - Fearghas [Fini]

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Tethrach dal'Barra
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Race : Drow
Magie : Evocateur - Antimage
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Statut : Zélote de Kilynt’Larn
Informations en vrac : - Quelques tendances kleptomanes, bien qu'il ne voie pas le problème à se servir quand on désire quelque chose.

- Légère claustrophobie. Déteste les milieux souterrains.

- Peut parfois s'égarer dans des fantasmes de violence quand la situation l'inspire, ce qu'il appelle ses "rêveries".

Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Fuil Seada - Fearghas [Fini]  Fuil Seada - Fearghas [Fini] EmptyJeu 9 Sep - 14:47

(TW Violence)


Lorsque les cloches du petit beffroi se sont mises à sonner, tout le monde a su. Ca recommence. Comme des loups, ils viennent en meute ; bien pire que des loups, ils ne s'arrêtent pas au bétail.

Les plus courageux, ainsi que ceux qui sont fatigués de vivre, se ruent instantanément vers l'étable pour y chercher piques, maillets, faux et tout autre outil susceptible de servir d'arme de fortune. Les autres - souvent ceux-là ont survécu de justesse aux autres raids - choisissent de fuir ou de se cacher. Ils sont la majorité, et malgré la triste expérience de leur ville, n'ont pas encore appris à le faire en ordre et dans le calme.

La panique submerge les rues et les venelles. Partout, on ferme des portes et des volets, on condamne des entrées, ou bien on court, se percute, cherche un recoin, un rempart, un trou - n'importe quoi qui permettrait de laisser passer la tempête en sûreté. C'est la solution la plus sage. Attendre que la vague meurtrière ravage ce qui dépasse et ce qui s'oppose, puis tenter de reconstruire derrière. A force, on développe une certaine fatalité, sans doute.

Ils commenceront par le beffroi lui-même. A croire qu'ils attendent, entre chaque raid, que la tour soit de nouveau en état, avec un guetteur sur pied, pour lancer leur prochain assaut - ce serait une cruauté bien digne d'eux. Ensuite, ils envahiront la ville. Puis la chapelle, pour y commettre les pires atrocités. Peut-être qu'ils suspendront des corps aux fenêtres, ou jetteront des membres coupés dans l'étang. Ce jour encore, Bruyval sera rouge et noire. Mais ce jour passera, et Bruyval survivra.

Au hasard des cohues et des bousculades, bon gré mal gré, le musicien s'est retrouvé coincé - avec une poignée d'autres personnes - à l'intérieur d'une toute petite taverne jouxtant l'établi d'un ferronnier - Le Sabot Fendu, dit l'enseigne. Il y a là deux femmes - une serveuse et la fille d'un fermier - et des hommes du cru, visage hagard et mains calleuses. Ils ont commencé à barricader l'entrée en poussant des tables et en basculant des chaises devant l'huis, mais cela ne les protégera pas, et ils le savent. Alors ils braillent, se disputent, affolés, incapables de choisir la marche à suivre.

- Arrêtez de faire du bruit ! hurle le tenancier - un gaillard nerveux entre deux âges. Je vais - il y a une trappe à l'arrière !"

Lueur d'espoir, un peu de calme. Une trappe, donc une cachette sous plancher, voilà sûrement de quoi assurer leur survie à tous. Dehors, les cloches ont cessé de sonner, mais les cavalcades et les cris s'amplifient. Ils résonnent entre les fissures de pierre et de chaume, font trembler la plus jeune des filles.

Avec fébrilité, le tenancier hoche la tête. Il fait volte-face, se précipite derrière son comptoir, passe dans l'arrière-boutique, là où il entrepose de lourds sacs d'orge pour brasser sa propre bière. Des yeux anxieux le suivent, des cous se tendent. Il disparaît dans l'embrasure.

Il y a un bruit, alors. Un son écoeurant - celui que ferait une poche de liquide qui vient d'éclater. Poussé avec violence, le corps du tenancier trébuche vers la grand-pièce, puis s'effondre face contre terre. Marchant sur son dos comme sur une ordure ou un tapis, s'avance, lent comme un cauchemar, un nouveau personnage qui n'a - hélas - rien d'un sauveur, et rien d'humain.

Un drow. Magnifique ou monstrueux, suivant le regard qu'on portera sur lui ; noir de la tête aux pieds, depuis les cheveux semblables à des fleuves d'encre, jusqu'à l'habit serré proche du corps, en passant par la peau elle-même, anthracite à la manière d'un minerai ou du cuir de certains grands prédateurs. Des yeux rouge et jais dans un visage rapace, cruels, attentifs et patients. Malgré le calme de ses gestes, la malveillance typique des fomorii sourd de toute sa personne. Sa joue est constellée de pourpre ; une de ses mains serre une petite épée, l'autre, index porté aux lèvres, semble vouloir intimer le silence aux survivants terrifiés.


Ce n'était pas tout à fait le plan de Tethrach, à la base, lui qui avait décidé au dernier moment de rejoindre le raid par curiosité et par ennui. D'ordinaire, il ne participe pas, ou très rarement, à ces excursions contre les Hommes. Ce n'est pas sa chasse préférée. Jusqu'à présent, les défenses que les humains ont été capables de dresser contre ses congénères l'ont déçu et dépité plus qu'autre chose ; non, ce qui l'a fait changer d'avis, c'est la Chapelle. Il voulait voir, pour une fois, à quoi ressemblent les autels humains, et - corollaire évident - quelles offrandes ils y déposent. Peut-être en aurait-il volé une ou deux, prétextant un trophée, pour essayer ensuite - seul et en secret - de percer le mystère de sa fascination pour ces babioles brillantes et sculptées.

Au final, le vent de ses instincts aura tourné une seconde fois lors du repérage qui précède l'assaut proprement dit. Au milieu des babillages sans conséquence, le son d'une ou deux cordes pincées - et la voix qui va avec. De la musique. Il aime bien ça, oui, la musique, il aime beaucoup ça - c'est agaçant et intéressant, il faut qu'il s'y expose de plus près, qu'il écoute autrement qu'en volant une note ou deux au milieu du chaos. Oui. Fort heureusement pour lui, le musicien n'était pas compliqué à repérer. Et c'est sur ce dernier qu'il verrouille son regard, sitôt le tenancier tué.

A sa vue, passé l'instant de stupéfaction, une des femmes pousse un cri strident - pour être aussitôt à moitié étouffée par la seconde, soudain pâle comme la mort. Il leur sourit, sans découvrir les dents.

- N'ayez crainte, dit le monstre. J'ai déjà mangé."

L'usage de la langue humaine, compréhensible malgré un accent étrange, paraît horrifier les survivants davantage encore que son apparence. Ils se blottissent les uns contre les autres, encore trop paralysés pour chercher à fuir ou se défendre, le suivent du regard tandis qu'il contourne, lent, tranquille, le comptoir. La main du drow se saisit d'un des rares pichets restés intacts, en porte le contenu à ses lèvres. Il avale une gorgée. Fronce légèrement les sourcils. Verse le reste du breuvage au sol, avec négligence.

- Entre nous, même pour ceci, vous n'êtes pas très doués."

La chasse de ses congénères se poursuit, au-dehors. Il a encore assez de temps pour son petit jeu, avant d'éveiller les soupçons. Autant en profiter, alors.

- Lasair Seinn."

C'est Fearghas qu'il désigne de ce nom chuintant, accompagné d'un petit coup de menton. Flamme chantante. Un des bancs, tiré de guingois, lui offre une assise sur laquelle il s'affale, ainsi qu'un rebord de bois où essuyer le revers de sa lame.

- Je viens de loin, Lasair Seinn, mon voyage fut harassant. La bière est infâme, et les gens d'ici ne semblent pas décidés à me faire bon accueil."

Il claque de la langue, s'amuse du sursaut que cela provoque chez l'une de ses proies.

- Il n'y a plus que toi qui puisses apaiser mes nerfs. Joue-moi quelque chose."

Son sourire s'accentue. Sourire en biais, sourire de chat.

- Comme si ta vie en dépendait."
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Informations en vrac : - 50 nuances de traumas.

- N'est pas encore au courant qu'il est un sorcier car il ne se rend pas compte que ses mots déclenchent sa magie, par l'effet de légères hallucinations qui donnent l'impression de rêveries éveillées.

- Il peut passer des heures à s'occuper de sa très longue chevelure rousse sans s'en lasser ; c'est une de ses plus grandes fiertés.

- Il n'est pas rare qu'on croit son sang mêlé aux elfes à cause de son visage fin et ses oreilles quelque peu effilées.

- Etre touché est l’une des seules choses capables de le faire sortir de ses gonds aussitôt.

- Voix de chant à la Luc Arbogast.

Avis sur la Chasse : Elle ne l’enchante pas vraiment. Il est intrigué, presque fasciné par l’existence de toutes les créatures Faëriques qu’il souhaite intégrer à de nouvelles ballades aussi les massacres à leur égard écœurent son âme de poète.

De plus, il lui est déjà arrivé lors de prestations de rues (par exemple) de faire la rencontre de certains membres des rebelles, dont les idéologies le rendent d’autant plus curieux maintenant que la Chasse a commencé. De là à dire qu’il serait prêt à les rejoindre…

Style de combat : La musique adoucit les mœurs, non ? Ou les meurtres...

(Non mais en vrai il a déjà fui très loin avant que vous ayez eu le temps de dégainer.)

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Message # Re: Fuil Seada - Fearghas [Fini]  Fuil Seada - Fearghas [Fini] EmptyJeu 9 Sep - 20:18

Il était rare que le Chant du Paon envoie l’un ou l’autre de ses artistes en célébration dans la pauvre ville, mais les habitants de Bruyval étaient également très pieux, et tout événement important dans leur vie spirituelle se devait être célébré dignement. D’une nécessité commune naissent souvent les plus grandes solidarités. Si au quotidien chacun devait se débrouiller avec sa propre misère, la célébration d’un baptême ou d’un mariage devenait alors l’affaire de tous, qui se cotisaient sans broncher pour payer l’office du prêtre et le luxe de la présence d’un barde à leur maigre tablée.
Tous ne se bousculaient pas pour aller jouer dans le bouge, certainement pas avec le luxe dont les accoutumait bon nombre de représentations commandées au Chant, mais Fearghas n’était pas de ceux qui s’en souciaient. Une vie composée de rue et de misère laisse ses traces, après tout, et s’il avait lui-même survécu grâce à la charité de quelques bonnes âmes il était prêt à brader ses services afin d’apporter un peu de gaieté à ceux qui la connaissait le moins. C’était sans compter que les occasions d’y festoyer étaient si rares que les habitants de Bruyval avaient un sens des réjouissances absolument bouleversant, profitant pour certains de ces instants sans la moindre retenue. Le jeune ménestrel ne pouvait être que charmé par ces effusions de joie.

Aujourd’hui, c’était donc pour un baptême que Fearghas s’était rendu en ville en compagnie de son crouth et sa lyre -il avait jugé bon d’éviter les sonorités plus solennelles de sa vielle à roue que, de toute manière, il ne maîtrisait encore pas assez pour jouer de nombreux morceaux avec.
Arrivé la veille et logé à la taverne qu’il commençait maintenant à assez bien connaître, il s’était excusé lors de l’office pour ne rejoindre ses commanditaires qu’à l’heure convenu. On avait bien voulu l’y convier (après tout maintenant que vous êtes là…), mais il avait prétexté quelques dernières préparations nécessaires (ce qui n’était, après tout, qu’un pieu mensonge) pour s’épargner cette peine. Il ne lui était pas impossible d’éviter toutes les messes pour ne pas éveiller les soupçons sur ses croyances, d’autant moins depuis que la Chasse avait renforcé toutes les suspicions, mais il préférait encore éviter les inutiles.

Les longs emplois requéraient habituellement la présence de plusieurs ménestrels, afin qu’ils puissent jouer de concert ou se relayer lorsque l’un ou l’autre désirait prendre une pause, mais évidemment personne à Bruyval ne pouvait se permettre d’embaucher un autre de ses pairs.
Ainsi l’après-midi s’était envolée au rythme des pas de danse entraînés par sa voix, jusqu’à ce que des feux viennent remplacer la chaleur de l’astre solaire.

C’est à cette heure magique où la surface des lochs se mêlent à la lueur du ciel que la cloche retentit. Soudain tout se figea, et les visages jusque-là si gais se tordirent dans un effroi tel que Fearghas n’en avait que rarement vu, qui lui-même ne comprenait pas encore ce que ce glas funèbre annonçait. Sa dernière note était encore en suspens dans les airs lorsque la panique domina tous les esprits et la foule fut prise d’un brusque mouvement désordonné.
Aussi vite qu’ils s’étaient enfuis de la place centrale, des portes et des fenêtres claquèrent, on hurlait, se bousculait, cohue informe au milieu de laquelle le barde peinait à déceler un quelconque sens.
Jusqu’au cri fatidique.

« Les Drows ! »

Son cœur manqua un battement.

Entre savoir la ville régulièrement aux prises avec ces créatures et se retrouver mêlé à l’un de ces massacres, il y a un monde. Un monde qu’il se serait bien gardé de franchir un jour. On lui empoigna le bras pour l’entraîner le Sans Pouvoir sait où, trop gagné par la panique lui-même, les sens engourdis par toute l’agitation autour de lui, pour avoir le réflexe de se défaire du contact malvenu. Il eut à peine assez de présence d’esprit pour récupérer la lyre qu’il avait déposé au profit du crouth un peu plus tôt. Les préoccupations premières en temps de chaos ne sont pas toujours ce qu’elles devraient être.
Lorsque leur course pris enfin fin, le rouquin fut bien incapable de discerner à qui appartenait les murs qui les protégeaient, lui et un petit groupe tassé à leurs côtés, aux prises avec le vrombissement naissant dans son crâne qui commençait à faire chavirer le monde autour de lui. Pas maintenant… se lamenta-t-il silencieusement, une main posée sur la bouche pour étouffer un premier gémissement de douleur, les yeux mi-clos.
La voix du tenancier, les murmures d’espoir qui suivirent inévitablement, lui faisaient prendre conscience de la situation dramatique dans laquelle il se trouvait, de la promiscuité avec les autres rescapés. Une voix lui hurlait de s’enfuir, et il aurait aimé lui obéir si seulement tout son corps n’était pas paralysé.

Un bruit sourd le ramena brusquement à l’instant présent, et il aurait juré qu’il avait hurlé en apercevant le corps inerte juché sur le sol s’il n’avait pas entendu autre chose qu’un silence épouvanté.
Quelle ironie. Lui qui avait passé toute sa vie à rêver de sa fantastique rencontre avec un représentant de la Faërie, il fallait que la première promette aussi être la dernière.

Il était impossible de rester de marbre face à un drow. Leur simple présence projetait une aura qui étouffait tous ceux qui avaient le malheur d’en être à proximité, leur beauté singulière fascinait tout autant qu’elle révulsait par sa dérangeante perfection. Et il remarqua toutefois qu’il faisait incontestablement plus froid. Comme si rien n’échappait à leur volonté inflexible.
Un frisson lui remonta l’échine lorsqu’il croisa le regard de l’intrus, pupille marron dans œil rouge, le cou tordu pour compenser leur écart de taille. Si grands. Si parfaits. Tout à coup, il comprit ce que signifiait être pris au piège. Pas plus qu’il n’avait pu prendre ses jambes à son cou plus tôt, il lui était tout bonnement impossible de rompre le contact. Le souffle court, pour cet instant le monde cessa enfin de tanguer, non pas qu’il se sentait plus serein lui-même.
Mais un nouveau hurlement rompit le charme et les démons de Fearghas s’enfuirent de leur cage avec plus de verve encore, tant et si bien qu’il ne réalisa pas immédiatement qu’il s’adressait à lui. A lui directement. Il n’y avait que lui qui pouvait répondre à pareil sobriquet. Il se sentait chanceler d’être sujet à pareille attention, souhaitant pour la première fois depuis une éternité n’être à nouveau rien de plus que le petit garçon qui se cachait si savamment dans les recoins du bordel où travaillait sa mère.

Pourtant il fit un laborieux pas en avant, comme contraint par les mots du drow, tandis que les autres humains de la pièce se pressaient contre les murs, bienheureux de se voir octroyer ce court instant de répit. Les yeux du barde se relevèrent lentement sur le plafond au-dessus du Fomóraigh et il constata avec effroi que la massive poutre en bois gouttait. Il déglutit péniblement, se forçant à détacher son regard de ce qu’il savait n’être qu’une hallucination bien trop courante, pour tomber sur le sourire carnassier qui lui intime l’ordre de jouer. Maintenant, alors que son corps est raide, sa gorge nouée et que le banc qui soutient son nouveau « maître » devient tout aussi mou que le toit au-dessus d’eux.

La lyre dans une main, le crouth toujours dans l’autre, il contempla un instant l’idée de refuser. S’apitoyer et lui supplier de l’excuser, de l’épargner, mais il ne pourrait pas, il ne pourrait pas, pas lorsqu’il peinait déjà à se tenir debout sur un sol tanguant.
Mais l’expression du drow était sans appel et plutôt que parvenir à sortir le moindre son, il ne se retrouva qu’à produire quelques laborieuses et tremblotantes respirations. Il ne serait même pas en mesure de plaidoyer pour sa vie si ça avait pu changer quoi que ce soit.

Il sentait les regards dans son dos, tout autour de lui, tous figés dans l’attente de ce qui suivrait. En train de l’attendre lui, qu’il se décide enfin à amorcer le moindre mouvement. Lui, le gamin figé par la peur.
Il ne parvenait même pas à se souvenir du moindre air, ni ceux qu’il répétait jusqu’à la perfection depuis des années ni ceux qu’il avait joué à peine quelques minutes plus tôt. Mais plus encore, il craignait que son auditoire ne finisse par s’impatienter, aussi il se força à s’accroupir (le plus lentement possible afin de ne pas chuter et ne pas faire de mouvement brusque) et laissa sa lyre à ses pieds afin de ne se retrouver qu’avec le crouth et son archet en main.

Enfin, un air lui revint en mémoire. Pas un qu’il appréciait franchement, il avait toujours préféré les mélodies plus gaies qui entraînent les gens à danser, en fait il ne se jouait qu’aux enterrements et pour accompagner les veillées funèbres. Il fallait croire que c’était de circonstance. Serait-il son propre musicien, pour l’accompagner dans son voyage final ?

La marche était lente, les sonorités lourdes et solennelles, si pesantes qu’elles s’accordaient parfaitement avec la tension qui pesait sur la taverne -et Fearghas n’osait pas lever la tête de son instrument tandis qu’il se concentrait sur les mouvements de sa main, craignant qu’à tout instant leur moiteur le fasse chuter. Heureusement, les accords étaient simples car il était certain qu’il serait bien incapable de jouer quoique ce fût de plus sophistiqué en cet instant, déjà qu’il n’avait pu retenir quelques fausses notes.


Note : Le morceau que joue Fear.
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Message # Re: Fuil Seada - Fearghas [Fini]  Fuil Seada - Fearghas [Fini] EmptyVen 10 Sep - 11:40

(TW Violence, Gore)

L'air est beurré d'odeurs infectes. La sueur, la terreur, la crasse - lourde et moite - des lieux exigus où se pelotonnent des corps chauds, et par-dessus tout, la puanteur des entrailles que le cadavre du tenancier a probablement commencé à répandre sous lui. Ces miasmes sont coutumiers en temps de guerre, aussi l'unseelie est-il à son aise. Il étire brièvement les jambes dans un craquement de cuir, puis s'installe aussi confortablement que possible. Le coude sur un genou, la joue dans une paume, il attend, impassible, que le petit barde veuille bien se remettre de sa frayeur.

Et ce faisant, il l'examine avec plus d'attention qu'au départ. Au-delà des gestes tremblants et du regard qui, après s'être fixé à ses prunelles, persiste à le fuir, il a quelque chose de gracieux, ce musicien. Un joli visage. Les cheveux d'une très belle couleur - elle le fait rêver aux incendies qui balayeront la ville une fois les pillages terminés. Peut-être qu'il en prendra une mèche ou deux, en souvenir.

La musique, enfin ! Avec lenteur et un peu de maladresse, l'archet fait gémir les cordes. La mélodie qui s'élève est telle une lamentation, grave et sinistre. Belle, en vérité. Elle lui plaît. Ses épaules se détendent, ses paupières couvrent à demi ses yeux ; on pourrait le croire somnolent, comme bercé, ou charmé. Un effet diamétralement opposé à celui que la situation provoque chez le reste des proies.

Parce que la taverne qui chavire, la charpente qui ploie et pourrit à gouttes lourdes, les murs et les bancs qui se couvrent de rigoles noires - un peu comme le sang qui s'évase, paresseux, sur le sol, du côté de l'arrière-boutique - tous ces phénomènes affreux, c'est au drow que les humains pensent le devoir. Un des hommes s'est mis à pleurer, un autre à prier. La plus jeune des filles - la fermière - se jette au sol avec un cri, pour agripper une botte du Fomoraigh dans sa main convulsée.

- Pitié, seigneur ! Si c'est lui que vous voulez, prenez-le, mais épargnez-nous ! Pitié ! Pitié !"

Ce geste désespéré suscite chez le drow aussi peu d'émotion qu'une tache incongrue sur ses vêtements. En revanche, ceux des hommes qui, appuyant la supplique de la femme, cherchent à pousser le musicien en avant comme pour mieux l'offrir en sacrifice - et risquant, ce faisant, de le perturber dans son jeu - provoquent un début de grondement fâché. Toutefois, ce n'est pas pour eux qu'il relève subitement la tête, vif comme un oiseau de proie. Malgré les apparences, Tethrach est toujours attentif, capable de saisir certains signaux discrets : au-dessus d'eux, sur le toit, un des siens s'est perché.

Peut-être pour la musique, peut-être pour les proies, peut-être pour le surveiller lui. Il ne faut pas qu'il s'attarde, au risque de tout gâcher. Un peu plus tendu, le Fomoraigh réfléchit. Que faire ? Mettre fin au jeu, déjà ? Ce serait dommage, très dommage, il souhaite encore en profiter un peu...

Au final, c'est l'un des humains qui lui offre, bien malgré lui, une voie de sortie. Méprenant l'attitude du drow pour une inattention passagère, armé d'un couteau qu'il a sans doute subrepticement récupéré au comptoir, celui-là se rue sur lui, avec un hurlement strident.

L'enchaînement est alors rapide, brutal. Chassant la malheureuse toujours agrippée à lui d'un coup de botte, Tethrach se relève, repousse le banc, et volte au moment où l'assaut manque l'atteindre. Par le col et par le bras, il agrippe l'homme et, l'encourageant dans son élan, l'entraîne vers le comptoir tout proche. L'élégance du mouvement, sa parfaite exécution, s'achève sur une explosion de douleur et de violence inouïe. Par deux fois, le visage de l'attaquant heurte le bord du meuble de bois. La première lui tire un beuglement terrible. La seconde provoque un craquement affreux, ainsi qu'une giclée de dents, ricochant à terre comme de petites perles d'ivoire.

Relâchant ce corps inutile, le Fomoraigh laisse éclater sa colère. Parce qu'il a eu le temps de voir l'éclat hanté dans les prunelles de sa victime. Parce qu'il a reconnu cette magie, et qu'il sait d'où elle provient.

- C'est donc ça ?"

Sa voix rugit, rauque. Elle couvre les bruits inarticulés émis par les quelques survivants qui ont préféré s'éparpiller pour mettre le plus de distance entre le drow et eux, toute velléité de révolte douchée. Mais c'est à Fearghas, et à lui seul, que Tethrach s'adresse, encore une fois.

- C'est ce que tu es ?" D'un geste véhément de la main, il englobe la pièce, désignant à l'aveuglette les illusions qu'il devine à défaut de les voir.

- C'est ce que tu fais ?" Un doigt pointé, accusateur, sur le second cadavre de la pièce, grossièrement effondré contre le comptoir.

Une bonne nouvelle : d'après ce que ses sens lui indiquent, son congénère est reparti, sans doute appelé par d'autres massacres. Leste comme un fauve, le Fomoraigh avale d'une enjambée la distance qui le sépare du barde, et s'accroupit face à lui, proche à le toucher.

- Choisis mieux ton morceau, Petite Flamme."

Plus calme soudain, et de nouveau intéressé, il le hume, pour peu que le pauvre musicien n'ait pas déjà cédé à la panique - s'il cherche à fuir, il le maintiendra sur place, quoique sans le blesser. C'est tout de même étrange, cette joliesse chez un humain, et ces oreilles... Peut-être qu'en inspirant son parfum de plus près, il reconnaîtra des nuances familières. Sang-mêlé ? Changelin, qui sait ?

Qu'il ait ou non sa réponse, il se redressera assez vite, le soulageant de son contact mais pas de son ombre, et encore moins de sa présence.

- N'était-ce pas jour de fête ? Les humains sont d'une hypocrisie qui me laisse admiratif. Regarde-les ! Les mêmes qui t'applaudissaient la veille sont maintenant prêts à te livrer en pâture pour peu que cela sauve leur misérable existence."

Un sourire féroce, terrible, offert à la cantonade.

- Saviez-vous que la trappe promise comme cachette ne peut contenir que trois des vôtres ? Ou bien s'est-il gardé de vous le dire, avant que je vous en débarrasse ?"

Sang et boyaux pâles, dans l'embrasure de l'arrière-boutique. Avec enthousiasme, le drow frappe une fois dans ses mains.

- Joue encore, Jolie Flamme ! Remercie-les tous pour leur bonté. Qu'ils s'amusent ! Qu'ils s'enivrent et qu'ils dansent, jusqu'à en perdre l'esprit !"
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- N'est pas encore au courant qu'il est un sorcier car il ne se rend pas compte que ses mots déclenchent sa magie, par l'effet de légères hallucinations qui donnent l'impression de rêveries éveillées.

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- Il n'est pas rare qu'on croit son sang mêlé aux elfes à cause de son visage fin et ses oreilles quelque peu effilées.

- Etre touché est l’une des seules choses capables de le faire sortir de ses gonds aussitôt.

- Voix de chant à la Luc Arbogast.

Avis sur la Chasse : Elle ne l’enchante pas vraiment. Il est intrigué, presque fasciné par l’existence de toutes les créatures Faëriques qu’il souhaite intégrer à de nouvelles ballades aussi les massacres à leur égard écœurent son âme de poète.

De plus, il lui est déjà arrivé lors de prestations de rues (par exemple) de faire la rencontre de certains membres des rebelles, dont les idéologies le rendent d’autant plus curieux maintenant que la Chasse a commencé. De là à dire qu’il serait prêt à les rejoindre…

Style de combat : La musique adoucit les mœurs, non ? Ou les meurtres...

(Non mais en vrai il a déjà fui très loin avant que vous ayez eu le temps de dégainer.)

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Message # Re: Fuil Seada - Fearghas [Fini]  Fuil Seada - Fearghas [Fini] EmptyDim 12 Sep - 15:15

Cette fois, il hurla. Sa voix, rendue aiguë par la frayeur, se mêla à celles des femmes toutes aussi horrifiées que lui face à ce spectacle épouvantable. Le mouvement de l’archet s’était brusquement figé, entraînant un accord discordant comme clôture de la marche funèbre. Le barde observa épouvanté le nouveau corps sans vie si proche de lui, son regard glissant sur les taches jaunies dispersées à travers le sol de la taverne, lui forçant un mouvement de recul instinctif. Comme si s’en tenir le plus éloigné possible rendrait les événements dont il était témoin moins réel. Comme si, à tout instant, elles risquaient de se mettre à se mouvoir sur de fines pattes pour venir grimper le long de ses bas et l’ensevelir de tout leur poids.

La colère du drow dirigée à son encontre le sortit de sa torpeur comme une gifle qu’on assène à un enfant qui n’a pas été sage et il se recroquevilla sur lui-même, les poings serrés à en briser le bois sur ses instruments tenus de chaque côté de son visage comme un rempart contre cette furie. Il gémit piteusement, la tête oscillant de gauche à droite, ne comprenant pas les reproches du Fomóraigh mais n’osant pas plus lui demander quels en étaient la signification.

« Non, non, je n’y suis pour rien, pour rien… » parvint-il seulement à murmurer comme une litanie pour toute réponse, ne sachant de quelles accusations il devait se défendre mais ne supportant toutefois pas la simple idée qu’il puisse être tenu responsable d’une quelconque façon du sort de ses congénères. Un instant de lucidité lui fit espérer ne pas subir les foudres du drow pour l’avoir contredit.

Fearghas se figea dès qu’il aperçut la pointe de bottes s’arrêter juste devant lui, se tassant plus encore sur lui-même, les yeux clos. Il tremblait comme une feuille. Comme si ce n’était pas suffisant, les souvenirs d’une autre menace commencèrent à se mêler à celle bien présente au-dessus de lui. Une autre ombre l’engouffrant de ses ténèbres, d’autres murs suintants… Les formes de l’un se superposaient à l’autre, le même silence épouvanté l’étouffait, d’autres questions qu’il n’osait pas formuler.
Le discret son d’aspirations profondes acheva de le faire céder à la panique qui profita de cette ultime faiblesse pour l’emprisonner de ses griffes acérées et il y répondit par un premier sanglot. C’en était fait de lui, sa triste existence prendrait fin ici et maintenant. L’ombre l’avait finalement rattrapé, et cette fois elle ne manquerait pas d’achever ce qu’elle avait commencé des décennies plus tôt.

Ainsi victime de sa propre étreinte, le barde ne prit pas même conscience que le drow s’était redressé, pas plus que des exclamations désespérées de ses compagnons d’infortune. Il n’osait plus rouvrir les yeux, terrifié à l’idée de découvrir la présence qui le menaçait de toute sa stature, ne trouvant aucun réconfort à la vaine protection que ses maigres bras tentaient de lui apporter.

Un nouvel hurlement, plus distinct que les autres, leur parvint de l’extérieur de la bâtisse. Une pauvre victime avait dû parvenir à réchapper à la frappe initiale des drows et avait espéré ensuite trouver quelque refuge dans l’une ou l’autre les structures de la ville, avant de se faire rattraper par des membres du raid. Ils l’entendirent tous supplier pour la vie de son enfant, soit qu’elle fut véritablement proche d’eux soit que ses instincts de mère avaient donné une force toute particulière à ses cris, avant que sa phrase ne s’éteigne à jamais au milieu d’un mot.
Un nouveau frisson parcourut toute l’assemblée qui se tassa un peu plus contre les murs, c’était bien plus qu’ils n’en avaient besoin pour se souvenir du sort funèbre qui les guettait à tout instant. Tous ici, à l’exception évidente du ménestrel, avaient déjà perdu qui un parent, qui un enfant aux griffes de ces monstres. Nombreux s’étreignaient pour étouffer les larmes de leurs proches contre les étoffes, désormais parsemées d’humidité, qui ceignaient leurs cous. Les autres risquaient parfois quelques regards aventureux vers la sortie ou les armes de fortune qu’ils pourraient trouver, avant de se voir rattrapés par la dure réalité au souvenir des deux hommes si facilement défaits par leur geôlier.
Tous actuellement s’observaient, l’air hagard à se demander s’ils avaient bien compris la volonté du drow. Ne s’imaginant même pas en mesure de l’accomplir, si seulement leur musicien était encore en mesure de les faire valser comme il l’avait fait si bien lors des célébrations passées.

Finalement, c’est une main légèrement tremblante posée sur son épaule qui sortit Fearghas de sa torpeur, sursautant par un réflexe instinctif qui tenta de l’arracher aussitôt au contact et il chuta, le crouth tombant au sol tandis que lui-même se retrouvait allongé sur le dos. C’était un garçon, bien plus jeune que lui, qui seul avait osé amorcer le moindre mouvement à son encontre et désormais le regardait avec des yeux suppliants.

« S’il te plaît, sauve-nous. »

Murmura-t-il, la voix toute aussi tremblante que sa main l’avait été. A travers le brouillard de ses yeux embués de larmes, le rouquin le reconnut. Il avait passé toute l’après-midi à se mêler maladroitement aux danses des adultes lorsqu’il n’était pas déjà occupé à courir après les autres enfants de son âge. Son regard désespéré n’avait plus rien à voir avec l’éclat de malice toute enfantine qui l’avait amusé alors.
Fearghas observa l’instrument que le garçon avait récupéré et lui présentait respectueusement des deux mains, puis les visages tendus de la troupe rassemblée derrière lui.
Lui, les sauver ?

Il était certain à présent qu’il lui serait impossible de chanter, il n’était même pas sûr de pouvoir à nouveau tenir sur ses deux jambes, le corps encore secoués de brusques frissons. Il n’avait jamais été un sauveur, c’était lui qu’on sauvait habituellement.
Mais le garçon lui força le crouth entre les mains et se recula d’un mouvement rapide, inévitablement mal à l’aise de rester trop longtemps si proche du drow. Le barde récupéra l’archet tombé à côté de lui et s’aida d’une chaise non loin pour se redresser sur des jambes chancelantes. Ledit drow qui était toujours si proche de lui que lorsque Fearghas détourna le regard en sa direction il se trouva à nouveau pris au piège par son effroyable présence, le visage figé dans une expression de pure angoisse. Il ne pouvait pas, il ne pouvait pas jouer, pas pour lui.

Il dut une fois encore sa salvation aux humains derrières lui, dont l’un d’entre eux tapait dans ses mains un rythme maladroit afin de l’encourager. Ce fut assez pour qu’il parvienne à se détacher de l’effet hypnotique du drow, reprenant une brusque inspiration comme s’il n’avait plus respiré depuis des lustres.
Plusieurs s’étaient mis à battre la mesure en rythme, l’air implorant et ne s’arrêtèrent qu’une fois que le musicien eut passé une manche sur ses joues trempées de larmes. Tous ses efforts ne suffirent pas à faire cesser les tremblements de ses bras, mais avait-il vraiment d’autre solution que faire avec ?

Il produisit d’abord quelques harmoniques, s’assurant du contrôle de ses doigts, avant que l’archet ne s’ébroue réellement et commence à produire quelques sons dignes d’une mélodie. Les premières lignes musicales étaient simples, annonçant le tempo qui suivrait, invitant les danseurs à prendre place sur la piste au rythme des pas qu’elle marquait de ses notes hachurées, avant que l’air principal ne les remplace en compagnie des temps forts qu’il marquait du battement de son pied sur le sol.

Ses convives étaient d’abord timides, se demandant les uns les autres du regard qui oserait ouvrir le bal, la crainte d’avoir mal compris l’ordre du drow toujours vive dans les esprits. Jusqu’à ce qu’un couple ne se décide finalement à tenter sa chance, les mouvements brusques et le pas gauche.
Heureusement la musique n’appelait pas à un rythme trop soutenu et des pas simples feraient l’affaire pour danser dessus.


Note : Le morceau que joue Fear.
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Tethrach dal'Barra
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Tethrach dal'Barra
Race : Drow
Magie : Evocateur - Antimage
Age : 280
Statut : Zélote de Kilynt’Larn
Informations en vrac : - Quelques tendances kleptomanes, bien qu'il ne voie pas le problème à se servir quand on désire quelque chose.

- Légère claustrophobie. Déteste les milieux souterrains.

- Peut parfois s'égarer dans des fantasmes de violence quand la situation l'inspire, ce qu'il appelle ses "rêveries".

Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Fuil Seada - Fearghas [Fini]  Fuil Seada - Fearghas [Fini] EmptyDim 12 Sep - 20:17


Pitoyable petite chose. Misérable, pauvre petite flamme presque mouchée sur sa mèche, incapable de tout sinon de supplier pour sa vie - épargnez-moi, s'il vous plaît, je n'ai rien fait, j'ai une famille, je vous donnerai tout ce que vous désirez. Lassante chanson. Tethrach claque de la langue, et toise le malheureux barde perdu dans ses frissons. D'une manière curieuse, ses protestations semblent sincères - il a assez terrifié de gens pour savoir qu'un coupable aurait préféré lui demander son pardon. C'est pourtant bel et bien lui, n'est-ce pas ? C'est définitivement lui.

Le ferait-il sans en avoir conscience, alors ? Comme un réflexe, une projection, un mécanisme de défense ? Etonnante perspective - comment fonctionne la magie chez les humains, d'ailleurs ? Il ne s'est jamais vraiment penché sur la question. Dans un coin de sa tête, le Fomoraigh note d'accorder plus d'importance à ce détail, maintenant qu'ils sont en guerre ouverte. Sait-on jamais que ce peuple fragile dispose d'atouts insoupçonnés !

Un rire bref et silencieux le traverse l'espace d'un instant. Allons, soyons sérieux. Si la sorcellerie des humains avait eu la moindre chance contre celle de la Féerie, leur fameuse Chasse se serait dotée de mages de talent, au lieu de les persécuter au sein même de la population. Question de pure logique.

Et puis, ce n'est pas la raison de sa présence ici.

Il est allé récupérer sa lame abandonnée près du banc lors de l'attaque surprise. Tandis qu'il marche de long en large, au bord de l'impatience, elle danse et mouline au bout de son poignet, fine et torve comme un serpent d'acier figé. Les humains ne peuvent le savoir, mais la proximité des siens le rend nerveux. Peu de drows apprécient sa présence ou ses talents particuliers - et plus d'un raid a servi, auparavant, de couverture à certains règlements de compte. Il n'a rien contre - c'est le jeu - mais n'apprécierait guère qu'on lui gâche son plaisir en lui tendant une embuscade au milieu de ses proies.

Lève-toi, maudite flamme, ressaisis-toi et obéis-moi. Je ne vais plus t'attendre longtemps.

Finalement, c'est un des humains qui aide le barde à se ressaisir. A la rondeur qui habite encore ses membres et ses traits, Tethrach devine que le spécimen est assez jeune : il doit être encore tout plein d'espoir, et penser le musicien capable d'intervenir en leur faveur. Voilà quelque chose qu'il apprécie chez ces créatures : dans la pire et la plus désespérée des situations, elles sont encore capables de fulgurances d'une touchante et rafraîchissante naïveté.

Mais l'encouragement fonctionne. La flamme, luttant contre la peur qui l'a couchée comme un vent froid, se redresse. Et voici que ses doigts s'animent à nouveau, et que l'archet crépite, et que la musique sonne. Et que les corps frissonnants se trouvent, que les doigts se joignent, que les pieds tapent le plancher souillé. Oui, oui ! Magnifique. Comme il le voulait, ils se mettent à danser.

Une fois de plus, la mélodie est un peu incertaine ; mais elle bénéficie, ici, de l'appui du reste des survivants. Sont-ils vraiment persuadés que leur survie ne tient qu'à leur performance, ou se voilent-ils sciemment la face ? Toujours est-il qu'ils mettent du coeur à l'ouvrage, et que les premiers pas, timides au début, s'affermissent. Les jambes osent frapper, chasser, les talons cognent, les bras se lèvent. Les torses tournent, les chevelures volent. Les souffles sont courts, les regards hantés - quelques uns d'entre eux sont déjà comme possédés, au-delà de la peur. Et Tethrach sourit.

C'est ça. C'est bien ça. C'est ce qu'il voulait. Cette danse infernale au milieu d'une cité dévastée. Cette gigue terrible qui s'empare des corps et des âmes, remplit puis dépasse l'esprit des hommes, jusqu'à les mener à flirter avec la folie. Ils ne dansent plus comme si leur vie en dépendait, désormais. Ils dansent parce qu'ils savent - ils savent - que ces instants sont les derniers : et puisque c'est la dernière fois que leur coeur bat, autant qu'il batte à tout rompre.

Le drow n'aurait pu espérer plus magnifique spectacle.

- Je vais vous tuer."

Pas une menace, pas une promesse. Un constat. Il évolue avec aise parmi eux, esquivant les danseurs sans y penser, ombre en contrepoint de la musique. Sa voix ne dépasse même pas les accords fiévreux qui continuent de résonner.

- Vous autres, humains, vous avez peur de la mort. Pourtant, tout ce qui vit finit par mourir, pas toujours de façon juste, pas toujours en son temps. Le veau qui vient de naître peut être égorgé le lendemain par un loup. Une gelée précoce peut faucher le blé avant qu'il ne mature. Ces choses arrivent ; mais contrairement au blé ou au veau, vous, vous le savez."

La voix est calme, et si douce qu'on pourrait penser qu'il se parle à lui-même. C'est peut-être bel et bien le cas. Autour de lui, les danseurs tournent et font trembler le sol, incapables désormais de s'arrêter.

- Vous inventez des chansons sur le veau et le blé pour vous rassurer. C'est un de vos attendrissants talents : la mort est absurde, alors vous lui donnez un sens. Certains d'entre vous, je crois, se moquent de bien vivre, tant qu'ils peuvent bien partir. Je n'y croyais pas, mais il suffit de vous regarder pour le constater."

Sa lame luit, sinistre, contre sa cuisse. Ses phalanges se raffermissent sur la garde.

- Soyez en paix ! Je ne suis pas la main que vous devez craindre. La nuit et l'hiver dévorent et prennent ; c'est dans l'ordre des choses. Il y a sort plus redoutable : celui de revenir. Mais, ah... étant de Bruyval, vous le savez, n'est-ce pas ?"

Il a beau avoir murmuré ces derniers mots, les danseurs les plus proches ont frissonné, et leurs mouvements se sont parés d'une ardeur presque frénétique. Oui, ils savent. La Terreur de Bruyval, après tout, n'est-elle pas sur toutes les lèvres ?

- Sois le martyr de ton Dieu Blanc."

L'homme qui n'avait cessé de prier un peu plus tôt s'effondre en pleine volte, le foie percé.

- Soyez ces fleurs cueillies au sommet de leur grâce, et qui n'ont pas eu le temps de faner."

Les deux femmes s'écroulent à leur tour, l'une après l'autre, et sans un cri.

Et au milieu des danseurs comme saisis de transe ou de folie, Tethrach continue son oeuvre funeste. Pour chacun d'entre eux, il se glisse, laisse filer quelques mots - comment il pense que sa victime aurait souhaité partir - puis l'abat, d'une frappe unique, touchant chaque fois aux points vitaux. A ses pieds, les blés humains tombent. Et il n'en reste bientôt plus que deux.

Le musicien lui-même, et le garçon - le jeune garçon, celui-là même qui a remis le sort du groupe entre les mains de Fearghas. Eperdu, il tourne sur lui-même, bras écartés, même plus en accord avec le rythme - juste tourner et tourner encore et fermer les yeux bien fort pour ne pas voir ce qui se passe, ce qui s'approche, ce qui viendra pour lui de toute façon.

- Sois le désir de vengeance de celui que tu as sauvé."

Une ultime fois, les pieds du garçon virevoltent, puis s'emmêlent. Toupie cassée, il retombe.

L'archet a-t-il cessé de virer sur les cordes ? Cela n'a plus d'importance, désormais. Arrivé à satiété, Tethrach relève la tête, hume l'air un instant, tous les sens à l'écoute. Il semble que les siens soient eux aussi repus et que le temps de la retraite vienne pour eux tous. De son côté, une dernière chose encore.

- Tu m'as diverti. Mais tu aurais pu faire mieux."

Son arme goutte rouge sur le sol méconnaissable, mais c'est sans désir de meurtre qu'il approche de Fearghas. Doucement, le drow pose genou en terre devant le musicien, et le contemple avec un mélange d'intérêt et de gravité.

- Tu penses peut-être manquer de courage. Oublie cette notion, Lasair Seinn. Tu es bien davantage. Tes cheveux ne sont pas les seuls à brûler."

De la même manière que tantôt, si le barde se rétracte ou lui oppose la moindre résistance, il se montrera ferme, mais pas violent. Presque délicat, même, dans sa façon de procéder. Comme si le petit rouquin était une porcelaine fragile qu'il préfère admirer plutôt que de la casser. Et la casser serait si facile.

Il glisse une main sous le menton du jeune homme, le saisit. Pouce et majeur serrent les maxillaires, puis l'obligent à pencher le visage en arrière. A présenter sa gorge, offerte, déployée.

- Joie, tristesse." Sa voix roule sur la peau. "Tel était ton répertoire jusqu'à ce jour, Lasair Bheag. Je t'offre d'y ajouter terreur et colère. Ainsi, tu deviendras un véritable filidh."

Enfin, après la voix, viennent les lèvres. Il l'embrasse sur la pomme d'Adam, derrière laquelle frémissent les cordes vocales. Le contact est glacé et brûlant, délicieux et effroyable - comme le sont, au fond, tous les baisers de la Féerie.

- Voici ma bénédiction."

Entre ses doigts, prélevées du bout de sa lame et sans que le musicien n'en sente la caresse, brillent deux boucles couleur feu, fraîchement coupées.

- J'espère que tu comprends ce que j'attends de toi."
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Statut : Ménestrel, se complaît particulièrement dans le conte oral. Le crouth et la lyre sont ses instruments de prédilection, un peu moins la vielle à roue.
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- N'est pas encore au courant qu'il est un sorcier car il ne se rend pas compte que ses mots déclenchent sa magie, par l'effet de légères hallucinations qui donnent l'impression de rêveries éveillées.

- Il peut passer des heures à s'occuper de sa très longue chevelure rousse sans s'en lasser ; c'est une de ses plus grandes fiertés.

- Il n'est pas rare qu'on croit son sang mêlé aux elfes à cause de son visage fin et ses oreilles quelque peu effilées.

- Etre touché est l’une des seules choses capables de le faire sortir de ses gonds aussitôt.

- Voix de chant à la Luc Arbogast.

Avis sur la Chasse : Elle ne l’enchante pas vraiment. Il est intrigué, presque fasciné par l’existence de toutes les créatures Faëriques qu’il souhaite intégrer à de nouvelles ballades aussi les massacres à leur égard écœurent son âme de poète.

De plus, il lui est déjà arrivé lors de prestations de rues (par exemple) de faire la rencontre de certains membres des rebelles, dont les idéologies le rendent d’autant plus curieux maintenant que la Chasse a commencé. De là à dire qu’il serait prêt à les rejoindre…

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Message # Re: Fuil Seada - Fearghas [Fini]  Fuil Seada - Fearghas [Fini] EmptyMer 15 Sep - 19:41

Finalement, le corps de Fearghas avait pris le relais. Après un couple de répétition du rythme principal, les souvenirs d’heures de pratique sur ce morceau s’étaient chargés d’assurer sa bonne continuité, pour qu’à jamais ces âmes éplorées continuent de tournoyer à son impulsion. Le barde n’était plus qu’un spectateur étranger, contraint par quelque curiosité morbide de contempler cette danse macabre ; car c’était là que résidait le génie du musicien. Être un compagnon indispensable aux acrobates qui virevoltaient sur ses airs sans jamais se mêler totalement à eux ni prendre l’ascendant sur les figures qu’eux-mêmes offraient en spectacle à qui voulait les observer.
Il ne se sentait plus , n’était plus celui qui donnait l’impulsion à l’archet, cette place cédée à un autre plus capable que lui de poursuivre ce simulacre de festivités.

Au premier corps, il se retrancha plus encore en lui-même. Dès les deux qui suivirent il ferma à nouveau les yeux, incapable d’être l’ultime témoin des soupirs qui suivraient immanquablement. Il aurait aimé leur offrir ce dernier honneur, à jamais gardien du dernier éclat qui avait fait scintiller leurs yeux, mais il craignait bien plus d’y perdre à jamais sa propre étincelle.
Une note plus grave, tant pis si elle venait troubler la continuité du morceau, fut le seul égard qu’il put offrir à la suite de chaque nouvelle chute qu’il entendait.

- Sois le désir de vengeance de celui que tu as sauvé."

Et Fearghas reprit subitement possession de son corps, le corps aussi raide que les cordes de son instrument, l’archet figé dans son mouvement. C’était un miracle que l’enfant ne trébuche pas sur les corps qui encombraient sa route et donnaient la nausée au barde. Jusqu’à ce que faire un faux pas ne soit plus jamais une préoccupation. Cette fois, c’est un haut-le-cœur qu’il dût réfréner avec difficulté.

Qu’avait-il donc imaginé ? Qu’ils aient une quelconque chance d’en réchapper sains et saufs ? Que lui, parmi tous, aurait pu les sauver ?

Et désormais il ne restait que lui. La suite était inévitable, il n’avait déjà pas la force de s’enfuir. Alors se défendre ? Soyons réalistes, il ne savait même pas utiliser ses poings de la sorte. Tétanisé par la peur, Fearghas ne put qu’observer avec impuissance le drow enjamber avec souplesse les quelques pas qui les séparent, le regard inexorablement attiré par la lame carmine qui pend à ses côtés. Messagère du sort qui l’attend, sans même une présence rassurante à laquelle se raccrocher pour ses derniers instants.
Soudainement il ressentit le poids d’une profonde solitude, telle qu’il n’en a plus ressenti depuis son adoption par la grande famille des voleurs, et il espéra dans un instant de lucidité que l’air qu’il jouait plus tôt avait au moins procuré une quelconque once de chaleur à ceux qui l’avaient entendu.

Piégé par l’aura imbibée de crimes de la créature qui le surplombe, le barde se trouva une fois encore à court de mots. A l’aune des gouttes qui s’écoulaient le long de l’arme, des larmes recommencèrent à sillonner ses joues tandis qu’il se retrouvait pris au piège. Il tenta bien de se reculer lorsque ses doigts s’approchèrent de son visage, redoutant peut-être encore plus ce contact que la mort qui le guettait, mais le drow était trop vif pour son corps si lourd et la table qui l’avait soutenu plus tôt lui coupait maintenant toute possibilité de retraite.

La sensation de froid sur sa mâchoire, comme la brise hivernale vous glace jusqu’au sang quand vous quittez la chaleur protectrice de l’âtre, lui arracha un ultime gémissement -peine, peur, trop d’émotions se bousculaient pour que l’une parvienne à prendre le pas sur les autres. Tous ses sens lui hurlaient de se débattre, faire quoi que ce soit pourvu que cela prenne fin, mais ses muscles refusaient toujours de lui obéir. Il ne pouvait que finir de briser sa voix par de nouveaux sanglots dont il n’avait même plus conscience.
Le plafond qu’il était bien forcé d’observer ne gouttait plus maintenant, mais il avait perdu tant de matière, était devenu si friable, qu’il menaçait de s’écrouler sur eux à tout instant. Ils devaient y baigner jusqu’aux mollets, maintenant. Les corps, qui devaient être encore chauds, flotteraient-ils sur cette substance noirâtre aux grumeaux de bois pourri ou en seraient-ils les nouvelles roches, appuis solides et immuables ?

Sans doute aurait-il été moins cruel de l’achever dès qu’il aurait été à portée de son épée. En tout cas, les lèvres posées contre sa gorge n’en furent toutes aussi douloureuses, tant il en ressentit le contact comme s’il venait de le transpercer, toujours victime de la puissante emprise du drow qui contint sans aucune peine le dernier soubresaut de son corps à l’agonie.

Quelle bénédiction pouvait-il bien trouver à si cruelle rencontre ?

Souhaitait-il seulement pareille grâce ?

Vidé de toute force, pas moins blessé que si son propre sang était venu se mêler à celui des autres victimes, Fearghas resta immobile lorsqu’enfin le drow se sépara de lui -si ce n’était pour les frémissements qui le secouaient toujours.
Il ne comprenait pas ce qu’il faisait toujours là, persuadé d’être l’ultime victime de ce raid, aussi les derniers mots de son prédateur ne prirent aucun sens. Le barde se contenta d’hocher péniblement sa tête impossiblement lourde, l’air aussi hagard que son esprit était brumeux, espérant que la réponse le satisfasse.

Ce qui sembla être le cas, puisqu’il prit congé presqu’immédiatement après, laissant seul Fearghas au milieu des dépouilles de ses congénères. Seul, avec ses interrogations et ses pleurs. Un dernier instinct le fit se traîner sous l’une des tables encore intactes pour se lover contre le mur, dos tourné au massacre. Réflexe d’enfant, comme si une cachette si rudimentaire aurait pu troubler même le plus sot des humains.

En fait, il ne croyait pas encore qu’il avait survécu.
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