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  Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]

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Deirdre Tuatha Dé Sælig
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Deirdre Tuatha Dé Sælig
Guilde des Assassins
Race : Elfe
Magie : Polymorphie
Age : 289 ans
Statut : Colporteuse - Indic'
Informations en vrac : • Très joli brin de voix, mais elle chante rarement.
• Son cheval de trait s'appelle Conchúr ("Celui qui aime les chiens")
• Le répertoire de ses métamorphoses comprend deux types de loup, trois races de renards et des dizaines de chiens différents.
• Allergie au fer, quoique moins prononcée que celle à l'argent. Sa tolérance varie en fonction de son état de santé.
• Elle récolte beaucoup de plantes pour faire ses propres infusions.
• Il lui arrive de jouer avec les enfants lorsqu'elle est transformée.
• Les pâtisseries sont un plaisir coupable et secret qu'elle s'autorise de temps en temps en essayant d'ignorer qu'il y a des œufs et du miel dedans.
• Sait s'orienter grâce aux étoiles.
• A très peur de naviguer et craint le moindre voyage en barque ou bateau.

Avis sur la Chasse : Pénible, inutile et compliquée. Pourquoi vouloir tout à coup chasser ce qui existe depuis toujours ? À un niveau plus personnel, voir son peuple se faire prendre en chasse et être elle-même une cible de choix ne l’enchante pas du tout. Elle œuvre, à son échelle, à saper les efforts des autorités humaines.

Style de combat : Fuir ou se dissimuler sont ses principales tactiques. Si le combat est absolument nécessaire, elle préfèrera garder ses distances pour attaquer à l'arc. Peu habile avec une épée, elle préfère les armes longues comme le bâton. Et en dernier recours, elle cherchera à se transformer pour pouvoir mordre et griffer.

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Message # Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyJeu 14 Oct - 19:00

 Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] Rp210
Le froid avait enfoncé ses griffes profondément dans la terre cette année-là, gelant les rivières les moins agitées, dépeuplant les forêts, vidant les landes, obligeant les hommes à s'enfermer chez eux pour un peu de chaleur et laissant tout loisir à la Nuit de s'installer. Comme tous les ans, la faim était venue à bout des plus faibles, le froid avait emporté les plus pauvres et la maladie s'était chargée de faire des victimes aussi bien chez les nobles que chez les paysans.
Mais comme tous les Hivers, aussi long et rude soit celui-ci, il ne pouvait pas durer éternellement. Doucement, l'air se réchauffa et la neige ne reçut plus aucun nouveau flocon. Le ciel couvert de nuages s'éclaircit par endroit et là où tombait les rayons du soleil, la terre apparaissait de nouveau. Petit à petit, l'Écosse sortait de son cocon glacé pour s'éveiller à un nouveau Printemps.

La faërie Blanche, rendue discrète par l'apogée de la puissance de leurs frères et sœurs de l'Ombre, pointait de nouveau le bout de son nez. Certains allaient tourmenter un peu plus les hommes, d'autres se contentaient de sorties furtives au-delà des limites de leurs domaines d'hivernage. Tous sentaient revenir leurs forces, bien que timides encore, et empiétait sur le terrain des membres de la Cour d'Hiver. Une témérité qui n'allait faire que grandir à mesure qu'approchait l'équinoxe. Comme à chaque changement de saison, la roue du pouvoir tournait lentement et sûrement pour rendre ce qui avait été prit et redistribuer les cartes.

Pour les elfes qui avaient choisi de se retirer tout à fait dans leurs Domaines de Lumière, c'était l'occasion de retrouver le monde et de se souvenir que les humains n'avaient pas mis fin à leur stupide Chasse. Les batailles contre leurs ennemis séculaires se faisaient également un peu moins difficiles.
Deirdre ne se battait pas, et bien qu'elle ait passé les mois de la saison froide à renouer avec les siens, elle avait sellé sa monture au premier jour de printemps et s'en était allé retrouver son véritable foyer : les routes sillonnant le pays. Elle avait beaucoup à faire, à commencer par prévenir la guilde qu'elle reprenait son service. Puis il y avait ce rendez-vous qui l'attendait, quelque part dans le sud.
Après tant de semaines de repos, Conchùre semblait plus vaillant que jamais. Nourrit, brossé, choyé, il avait fière allure et la roulotte semblait n'être qu'une plume à transporter tant il mettait de l'entrain à avaler les lieues. À peine avaient-ils quitté le couvert de la forêt pour revenir sur la route que son pas assuré fut accompagné par quelques notes de flûte.

Il leur fallut un peu plus d'une semaine pour descendre dans le sud, s'arrêtant parfois dans quelques villages pour reprendre le commerce et profiter d'un peu de compagnie avant de se remettre en route. La neige s'accrochait encore par endroits avec entêtement, mais l'air était moins vif et moins mordant de jour en jour. La terre serait bientôt assez chaude pour dégeler et se changer en boue.
Une fois à Bruyval, l'elfe confia roulotte et monture à la surveillance d'une personne de confiance, préférant terminer son voyage seule et à pied. Là où elle se rendait, aucune vie ne souhaitait s'y rendre et elle aimait trop son cheval pour lui imposer d'approcher les terres maudites des drows. Elle irait délivrer son message par ses propres moyens. Son créancier ne serait pas très heureux de la voir, c'était certain, mais sa décision était prise depuis longtemps. Il s'en doutait peut-être déjà, après tout elle était en retard !

¤¤¤

La matinée était grisâtre et pluvieuse, le ciel chargé de nuages et dans ce paysage désolé, seul le frémissement des branches apportait un peu de mouvement. La terre cédait peu à peu à des broussailles courtes et entremêlées de flaques de plus en plus larges, les arbres qui poussaient avaient l'écorce noire et les troncs tordus. Aucune vie ne semblait habiter cet endroit maudit.
Deirdre s'était glissée le long de la frontière sombre, habillée de sa peau de renarde, dissimulant sa présence sous les touffes épaisses de la végétation qui poussait près des tourbières. Trouvant refuge dans quelques terriers abandonnés une fois la nuit venue, elle avait évité tous les dangers et s'était éloignée de toute forme de civilisation pour se rendre au nord des marais, là où seul le Silence l'avait accompagnée. Et ce jour-là, même la présence de ses vieux ennemis semblait terriblement lointaine, comme si cette parcelle de terre qu'elle foulait avait été abandonnée même de la Corruption.

Arrivée près d'un grand arbre nu au tronc fendu par la foudre, elle se hissa sur le tertre au sommet duquel il poussait et se redressa sur ses deux jambes. D'un regard, elle balaya les alentours à la recherche d'une silhouette. De nouvelles perles et breloques ornaient à présent la multitude de tresses sur sa tête, l'anneau qui pendait à son nez avait été remplacé par un autre, arborant des gravures délicates, et elle semblait avoir laissé au Royaume ses longues robes blanches et élégantes pour leur préférer une chemise trop large sous un pull en laisse épaisse dont les manches lui couvraient les mains, ainsi que ses jupons bigarrés de gitane. Un accoutrement loin d'égaler la grâce des tenues elfiques, mais qui ne parvenaient pas encore à camoufler la beauté surnaturelle de celle qui la portait. Mais puisqu'il n'y avait aucun humain à des kilomètres à la ronde, peu importait que l'on voit ses oreilles en pointe.

Désireuse d'avoir une meilleure vue d'ensemble, la jeune elfe décida d'aller se percher sur l'une des branches nues de l'arbre. La tourbière lui sembla tout aussi vide qu'avant, quoi qu'elle puisse désormais mieux apprécier les mouvements de la brume qui serpentait au ras du sol. Feannag s'était-il lassé d'attendre un tribut qui ne venait pas ? Il avait bien dit avait la fin de l'hiver, or l'hiver se mourrait lentement, mais puisqu'il restait un peu de neige de-ci de-là, elle n'était pas si en retard que cela...
Rapidement ennuyée de devoir attendre dans ce paysage sinistre, Deirdre se mit à fredonner. Puis à chanter plus franchement, assise sur sa branche et ses pieds battant dans le vide. À défaut de titiller les oreilles d'un drow, elle se tenait compagnie elle-même.

♫ A young man walked through the forest
♫ With his quiver and hunting bow
♫ He heard a young girl singing
♫ And followed the sound below
♫ There he found the maiden
♫ Who lives in the willow
♫ He called to her as she listened
♫ From a ring of toadstools red
♫ "Come with me, my maiden
♫ Come from thy willow bed"
♫ She looked at him serenely
♫ And only shook her head


L'histoire de la chanson n'était pas particulièrement guillerette, mais dans cette atmosphère, elle prenait des accents plus mélancoliques encore.

♫ A young man walked through the forest
♫ With a flower and coat of green
♫ His love had hair like fire
♫ Her eyes an emerald sheen
♫ She wrapped herself in beauty
♫ So young and so serene
♫ He stood there under the willow
♫ And he gave her the yellow bloom
♫ "Girl, my heart you've captured
♫ Oh, I would be your groom"
♫ She said she'd wed him never
♫ Not near, nor far, nor soon


Le brouillard semblait s'épaissir autour du tertre et de l'arbre, la brise était tombée et la voix claire de l'elfe avait toute la place pour se déployer et conquérir cette scène vide et morne. Enhardie par l'absence totale de mouvement et de bruit, elle chanta un peu plus fort encore.

♫ A young man walked through the forest
♫ With an axe sharp as a knife
♫ "I'll take the green-eyed fairy
♫ And she shall be my wife
♫ With her I'll raise my children
♫ With her I'll live my life"
♫ The maiden wept when she heard him
♫ When he said he'd set her free
♫ He took his axe and used it
♫ To bring down her ancient tree
♫ "Now your willow's fallen
♫ Now you belong to me"


Alors qu'elle allait entamer le dernier couplet et sceller le destin de la fée dans sa chanson, un remous dans la brume lui fit retenir son souffle. Peut-être une simple perdrix ? Ou peut-être un visiteur plus dangereux...
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Statut : Zélote de Kilynt’Larn
Informations en vrac : - Quelques tendances kleptomanes, bien qu'il ne voie pas le problème à se servir quand on désire quelque chose.

- Légère claustrophobie. Déteste les milieux souterrains.

- Peut parfois s'égarer dans des fantasmes de violence quand la situation l'inspire, ce qu'il appelle ses "rêveries".

Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyJeu 4 Juil - 17:22

Hiver, saison des pleurs, saison des os. Saison des berceuses et saison des regrets. Couteau du Temps sur lequel s'aiguisent les années, puisqu'il laisse sur la mémoire une trace bien plus profonde que le fugace printemps. Si court est le mois de mai ; les neiges éternelles de la Cailleach, elles, ne fondent jamais.


Tethrach s'est tenu loin des raids et des escarmouches, autant que faire se pouvait, non pas que le goût du sang ait fini par le lasser, mais parce qu'il s'aperçoit, temps passant, que les motifs de cette bataille-là - celle qui se joue entre les hommes et les fées - lui sont de plus en plus étrangers. Quand il est seul au sommet des montagnes parmi les crêtes dures et noires, lui-même noir et dur et transi et glacé, quand la silhouette impossible de la Cailleach se déplace aux confins de ces territoires hostiles à tous, y compris ses semblables - ces territoires faits pour les dieux - la futilité de cette guerre s'impose comme une évidence. Une fois encore, la Wylt a accueilli ses voeux de dévotion avec indifférence. Une fois encore, le silence déchiré des vents a répondu à ses suppliques. C'en est assez, d'habitude, pour raffermir sa détermination : c'est une preuve supplémentaire que les enjeux de la Faërie ne sont rien, et ceux des races mortelles, moins que rien : déjà des feuilles fanées chassées sur les chemins. Court est le mois de mai.

Il est redescendu aveugle et sourd de son pèlerinage : les yeux brûlés par les grands glaciers, les tympans fracassés par les tonnerres et les avalanches qui sont la voix de la Cailleach. Il s'est terré dans son repaire pour consommer ses méditations et prier que la froideur qui grêle son coeur ne fonde jamais, jamais. Il a chevauché le blizzard et la nuit, hululé après des proies terrifiées, versé le sang sur la plaine ; s'est rêvé brisé sur les crocs de la montagne, heureux convive du dernier festin, pécheur expiant tous les sacrilèges. Sa foi l'a embrasé comme un feu froid. Ses rêveries l'ont bercé dans leurs bras malsains et toutes les plaies de ses proies se sont animées comme des bouches, des bouches rouges et tristes, pour lui rappeler qu'Hiver est avant tout saison des sacrifices, et des dettes payées.

Et il a pris peur.

Il a pris peur, parce qu'au-delà des passions animales qui le possèdent durant la bonne saison, le souvenir de Madadh Allaidh est revenu le hanter. Avec lui, des images fugaces de lianes entrelacées et de barreaux de prison, d'ailes arrachées et de dents de loup, de flèches hostiles braquées sur lui, d'étreintes abominables, d'une fuite dans le noir, d'une promesse scellée. Il estime avoir payé son tribut, pourtant la promesse demeure et revient plus vive chaque fois qu'il tente de la repousser aux limites de son esprit. C'est absurde, bien sûr : pourquoi devrait-il craindre la volonté de l'Hiver, lui qui s'en fait si souvent le porte-voix ? Pourquoi cette sensation surnage-t-elle alors, sale et effroyable comme une charogne dévoilée à mesure que les neiges fondent : cette sensation fiévreuse, cette inquiétude insensée, née de la conviction que telle promesse ne pourra être tenue dans les termes imposés - et qu'elle ferait mieux, alors, de n'être pas tenue du tout ?

Il est quand même venu guetter, mais à petits pas et du bout des yeux, dans les marais où coassent les guenaudes. Il s'est même surpris à chercher l'oubli auprès d'elles, ces sorcières mauvaises et voraces, en acceptant l'alcool baratté par leurs mains puantes ; s'en est suivie une nuit désastreuse lors de laquelle il a percé de sa dague un sein flasque et abandonné deux mèches de cheveux. Mais il est revenu encore, et encore, et encore, animé par le devoir, animé par l'effroi, et animé, à mesure que les glaciers craquaient, que les jours s'allongeaient et que le dégel s'annonçait en pleurant dans la vallée, par un espoir révoltant.

Elle ne viendra pas. Nul ne viendra.

Ce sont les derniers jours de la bataille qui oppose la saison froide à celle du renouveau : tout est humide et blanc, pas d'une blancheur de poignard mais d'une blancheur de mousse et de pluie en suspension. Sur les marais tournent des vapeurs incertaines, des volutes grises enturbannées autour des branches où pendent déjà, comme des cocons, des promesses de bourgeons. Immobile dans le brouillard comme un arbre mort, Tethrach respire un air qu'il imagine précocement chaud et fécond, s'apprête à tourner les talons quand une voix s'élève au-dessus des frissons mouillés de la boue et des chants batraciens. Son coeur, alors, s'élance dans sa poitrine. Puis retombe comme une pierre.

Il est tenté, au tout début, de feindre n'avoir rien entendu, n'avoir rien reconnu - il ferait demi-tour alors et les dernières heures du dernier délai seraient consommées et il trouverait une autre façon, il trouverait sûrement, une manière d'apaiser les appétits d'Hiver - mais son corps obéit à la fatalité davantage que son esprit, progressant déjà en silence à travers les brumes de la tourbière.

Et elle est là. Il la contemple un moment, invisible, le ventre tordu d'inquiétude, le ventre tordu de joie, le ventre tordu de faim, avant que le brouillard, semblable au reflet dévoyé de ces magies qui protègent le Royaume Caché, ne se fende pour le révéler. Il apparaît droit en bas du tertre, les cheveux relâchés et le visage grave, vêtu de lin gris et de bottes de daim. Ses lèvres sont sévères, son oeil rouge, étrangement las. Dans son poing fermé brille un poignard dont la lame pâle et coupante n'a rien à envier aux glaciers du grand nord.

"Tu as tenu ta promesse", constate-t-il, une nuance perceptible de reproche malgré un ton égal. "Et tu ne l'as pas tenue."

Il continue de la contempler, sans s'approcher. Il compte les tresses, dénombre et identifie les breloques, surtout celles qu'il n'a jamais vues ; lit les gravures de l'anneau, cherche les traces de blessures probablement cicatrisées depuis longtemps. Observe à quel point elle a changé, tout en restant la même.

Court est le mois de mai, mais il revient toujours.
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• Elle récolte beaucoup de plantes pour faire ses propres infusions.
• Il lui arrive de jouer avec les enfants lorsqu'elle est transformée.
• Les pâtisseries sont un plaisir coupable et secret qu'elle s'autorise de temps en temps en essayant d'ignorer qu'il y a des œufs et du miel dedans.
• Sait s'orienter grâce aux étoiles.
• A très peur de naviguer et craint le moindre voyage en barque ou bateau.

Avis sur la Chasse : Pénible, inutile et compliquée. Pourquoi vouloir tout à coup chasser ce qui existe depuis toujours ? À un niveau plus personnel, voir son peuple se faire prendre en chasse et être elle-même une cible de choix ne l’enchante pas du tout. Elle œuvre, à son échelle, à saper les efforts des autorités humaines.

Style de combat : Fuir ou se dissimuler sont ses principales tactiques. Si le combat est absolument nécessaire, elle préfèrera garder ses distances pour attaquer à l'arc. Peu habile avec une épée, elle préfère les armes longues comme le bâton. Et en dernier recours, elle cherchera à se transformer pour pouvoir mordre et griffer.

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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyVen 5 Juil - 3:39

Un frémissement lui secoua timidement le cœur, qu'elle avait pourtant pris soin d'endurcir. Elle savait le prix de sa dette et ce qui l'attendait en venant ici, elle ne pouvait pas laisser la peur lui dicter de fuir au moment fatidique. Ce n'était pourtant pas ses impérieux appels à la survie que l'elfe aurait dû le plus redouter, mais le murmure sournois et plaisant d'autre chose.

Deirdre se laissa tomber au pied de l'arbre mort pour atterrir entre ses racines tortues dans un bruit mou. Une main contre l'écorce humide et froide du tréant foudroyé, elle observa à son tour la haute silhouette noire en contrebas du tertre. Il lui semblait que ces longs mois d'hiver avaient taillé, à coup de rafales glacées et de neiges éternelles, les contours du visage du drow, leur redonnant la dureté qu'ils avaient perdue dans la mémoire de l'Enfant de l'Été. Mais le feu dans ses yeux était, lui, aussi rouge et ardent que dans ses souvenirs.
L'un sortait de sa période faste, gorgé des malheurs et des froidures de la morte saison, un pas suspendu au-dessus de la première marche du déclin. L'autre s'éveillait à peine de son long hivernage, l'odeur du sommeil encore accrochée aux cheveux, mais la vivacité de la sève nouvelle palpitant déjà en son sein.

Tu es insatisfait, mais pas étonné.

Son abhorré non-cousin était bien des choses déplaisantes, mais certainement pas stupide. Sous la perfection de ses traits de prédateur se cachait un esprit aussi vif et mordant qu'un blizzard, il était impossible qu'il n'ait pas deviné où cette promesse les mènerait. Peut-être avait-il deviné trop tard, cela dit.

L'elfe avança la première. Le sol, gorgé de l'eau du dégel, semblait vouloir aspirer ses bottes à chaque pas et ne les relâchait qu'à regret, dans un bruit de succion. Pourtant, elle ne ralentit pas et descendit jusqu'à son bourreau sans même glisser une seule fois. Un petit nuage de buée se formait dans l'air chaque fois qu'elle expirait. La chaleur du printemps naissant couvait déjà au fond d'elle et ne demandait qu'à sortir.

Ses yeux noirs détaillèrent encore un moment son reflet noir, une fois parvenue à sa hauteur. Cette beauté terrible, écœurante et fascinante. Puis son regard tomba sur la lame dans sa main.

C'est ma vie que tu as sauvée, c'est donc ma vie dont tu peux disposer. Je suis venue te la livrer et honorer ma dette. Mais elle aurait bien peu de valeur si je la déposais simplement à tes pieds, pas assez de valeur pour combler ce que je te dois, en vérité.

La sève dans ses veines se mit à circuler plus vite, faisant trembler le bout de ses doigts.

Comme tout ce qui est infiniment précieux, elle sera donc férocement défendue et il t'en coûtera de t'en saisir de tes propres mains, souffla-t-elle avant que le tremblement ne remonte dans sa gorge.

Puisqu'elle ne pouvait plus disposer de sa vie comme elle voulait, l'elfe était venue l'offrir volontairement au brouillard et aux marais. Elle n'avait plus la liberté d'aller où bon lui semblait. Cependant, s'offrir ne signifiait pas s'abandonner. Ils s'étaient tant débattus pour sortir vivants de ce château maudit, il aurait été insultant qu'elle ne fasse pas au moins autant d'efforts à présent.

La féline ouvrit la bouche comme pour parler à nouveau, mais se ravisa aussitôt. Qu'aurait-elle pu dire de plus ? Qu'était-elle en droit d'ajouter ?
Tout l'hiver durant, elle avait pensé à ce qu'elle lui cracherait au visage le moment venu, laissant mûrir ses reproches dans la tiédeur du Domaine Vert. Elle avait eu le temps de le maudire mille fois, de se rappeler en détail de chaque abjecte trait de caractère, de cultiver sa rancœur et sa haine. Il en fallait au moins un plein bouquet pour lui faire tourner la tête et dissiper les souvenirs laissés par ces moments de fièvre.
Comme elle avait eu peur lorsque sa transe reposante avait subitement rappelé à son souvenir la froideur de la pierre dans son dos et la chaleur d'un corps écrasant le sien ! Elle s'était éveillée en sursaut, terrifiée à l'idée de sentir le goût du sang et de la chair crue dans sa bouche, de voir des traces noires de suies là où le spectre d'une main s'était brutalement accrochée à elle. Au bout de trois nuits de ce régime, elle en était devenue malade.
Son seul remède avait été la colère. Deirdre y avait trempé sa résolution jusqu'à la rendre plus dure que de la roche : il n'y aurait plus jamais de fièvre. Plus jamais de lèvre à mordre. Plus jamais de longues soies noires à passer entre ses doigts. Ses baisers avaient beau être sanglants, elle ne pouvait leur faire confiance pour porter sa juste fureur.

C'était donc résolue et furieuse qu'elle était venue, ignorant sa peur qu'elle pensait être sa plus terrible ennemie. En bonne seelie, elle en avait négligé que même la roche la plus dure peut se fendre sous les assauts du froid et de la glace. Et à présent, face au vent d'hiver à nouveau, elle frémissait.

En un battement de cil, elle disparut dans les volutes de brumes, détallant à toutes jambes loin de la lame tranchante qui voulait s'abreuver à sa gorge. Glissée dans sa peau de renarde, bondissait entre les flaques et louvoyait entre les mottes de terre aussi vite qu'il lui était permis, se couvrant le ventre de boue collante.
L'hiver était la saison de la chasse, de la faim. Qu'il chasse donc, l'Affamé !
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- Légère claustrophobie. Déteste les milieux souterrains.

- Peut parfois s'égarer dans des fantasmes de violence quand la situation l'inspire, ce qu'il appelle ses "rêveries".

Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyVen 5 Juil - 15:01

"Non", confirme-t-il, "je ne suis pas étonné. Tu es seelie."

Et quel seelie marierait de bon coeur l'un des siens à la hache du bourreau, même pour préserver sa vie ? Au fond de lui, il l'a toujours su, même au moment d'énoncer les termes de la dette.

Mais quel autre tribut aurait-il pu réclamer ? Il s'agit, après tout, de sa nature profonde ; et, plus important encore, des lois rigoureuses de la Cour d'Hiver. Dans les contorsions de son esprit, il s'imagine que cette modulation des termes de la dette devait la tenter elle : après tout, comme il le lui avait jeté au visage, n'est-elle pas douée pour envoyer les autres faire le travail à sa place ? Lui faire miroiter cette issue, cette option, l'espoir d'être sauvée quitte à s'y corrompre toute entière ; las, non, ça non plus, ça ne tient pas. Ca ne tient plus. En vérité, il le réalise, c'est lui, qui est tenté. Et cela le rend fou de rage.

Au diable les pourtant ! Au diable les et si !

"Tu es seelie", répète-t-il, la voix âpre, alors qu'elle descend jusqu'à lui. Le poignard dans sa main ne tremble pas. "Et ta vie m'appartient. J'entends que tu la défendes chèrement, ô ma non-cousine : je n'en espère pas moins. Un tribut sans valeur n'aurait pas mérité que je revienne le guetter jusqu'à la toute fin des gelées."

Et pourtant...
Il se raffermit.

"Sois mon gibier, Madadh Allaidh, mais ne te leurre pas. A la fin, à la toute fin, tu seras à moi."

Elle a déjà déguerpi, sa peau de renard sur le dos et ses pattes travaillant la boue de toutes leurs forces. Le brouillard l'avale aussitôt. Autour d'elle, changeante et trompeuse, la tourbière fume : ce territoire n'est pas son allié. Chaque fois qu'elle s'élance au-dessus d'une motte de terre, il lui semble sentir les petites serres tordues d'un muiridi frôler ses jarrets. Chaque fois qu'elle vire pour éviter un talus d'épineux, des yeux pâles et malveillants s'allument entre les fûts pour accompagner sa course de caquètements moqueurs. De sournoises flaques de vase l'invitent à se noyer ; les terriers qui auraient fait de bonnes cachettes grouillent de choses lentes et molles, aux bouches trop grandes et aux doigts trop longs. Les lueurs qui auraient pu la guider en sûreté se révèlent être feux-follets malveillants et vapeurs toxiques ; et, de loin en loin, elle perçoit le rire trémulant des guenaudes, horribles sorcières avides de chair.

Mais le pire, le pire peut-être, c'est de sentir cette haleine sur ses talons. Son chasseur ne se montre jamais, mais elle sait - il est là, toujours un peu trop près, présence inéluctable et glacée - et c'est comme si les longs ongles de l'Hiver lui-même étaient descendus de la montagne pour ramper jusqu'à elle, petit éclair roux si pugnacement attaché à sa survie.

Il serait si doux de s'y abandonner. Que peut-elle contre un adversaire qui a le temps pour lui ?

Le temps pour lui, vraiment ? Après tout, la bascule des saisons est proche et les portes du Printemps frémissent ; de temps en temps, au détour de sa fuite, le vert tendre d'un bourgeon accroche son regard. La terre est molle, mais plus si froide. Et la tourbière n'est pas infinie.

Pourra-t-elle tenir ? Cela suffira-t-il ? Pourra-t-elle garder cette cadence, fuir et fuir encore, jusqu'à ce que les portes de la Froide Saison se referment avec fracas - et qu'à ses terribles griffes se substitue la promesse du joli, joli mois de mai ?
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Deirdre Tuatha Dé Sælig
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Deirdre Tuatha Dé Sælig
Guilde des Assassins
Race : Elfe
Magie : Polymorphie
Age : 289 ans
Statut : Colporteuse - Indic'
Informations en vrac : • Très joli brin de voix, mais elle chante rarement.
• Son cheval de trait s'appelle Conchúr ("Celui qui aime les chiens")
• Le répertoire de ses métamorphoses comprend deux types de loup, trois races de renards et des dizaines de chiens différents.
• Allergie au fer, quoique moins prononcée que celle à l'argent. Sa tolérance varie en fonction de son état de santé.
• Elle récolte beaucoup de plantes pour faire ses propres infusions.
• Il lui arrive de jouer avec les enfants lorsqu'elle est transformée.
• Les pâtisseries sont un plaisir coupable et secret qu'elle s'autorise de temps en temps en essayant d'ignorer qu'il y a des œufs et du miel dedans.
• Sait s'orienter grâce aux étoiles.
• A très peur de naviguer et craint le moindre voyage en barque ou bateau.

Avis sur la Chasse : Pénible, inutile et compliquée. Pourquoi vouloir tout à coup chasser ce qui existe depuis toujours ? À un niveau plus personnel, voir son peuple se faire prendre en chasse et être elle-même une cible de choix ne l’enchante pas du tout. Elle œuvre, à son échelle, à saper les efforts des autorités humaines.

Style de combat : Fuir ou se dissimuler sont ses principales tactiques. Si le combat est absolument nécessaire, elle préfèrera garder ses distances pour attaquer à l'arc. Peu habile avec une épée, elle préfère les armes longues comme le bâton. Et en dernier recours, elle cherchera à se transformer pour pouvoir mordre et griffer.

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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyVen 5 Juil - 16:59

Elle n'osait pas se retourner, même pas pour un bref regard par-dessus son épaule. Le souffle glacé des derniers frimas s'infiltrait sous son pelage et lui hérissait l'échine, promesse d'une mort certaine si elle perdait la moindre seconde à s'assurer de son avance.
De toute manière, elle n'en avait pas, de l'avance. Toute la tourbière s'était changée en une gueule prête à l'avaler, aucun abri ne lui permettrait de retarder un peu l'échéance. La jeune femme n'avait que ses jambes pour courir, courir jusqu'au Printemps.

Les muiridis, sournois et ravis de cette traque, faisaient des nœuds dans l'herbe pour la faire trébucher. Elle roulait alors dans la boue, s'alourdissait de terre avant de changer de cap pour éviter juste à temps que le froid ne la morde à la nuque. Agile, elle l'était certainement, mais pas assez rapide. Et puisque ni la terre ni les arbres ne lui offrirait le répit d'un terrier, mieux valait renoncer à sa petite taille.
Dans un sursaut d'effort, elle abandonna sa fourrure rousse tachée de glaise, se jucha sur de longues pattes puissantes et se couvrit du manteau du lévrier. Une bête rustique et entêtée, capable de rivaliser à la course avec les cerfs.
Le vent d'hiver lui griffa les reins et elle bondit en avant dans un glapissement terrifié, soulevant de la boue à chaque foulée. Les nœuds dans l'herbe ne l'arrêteraient pas, cette fois.

Toute à sa course, Deirdre tentait d'aligner deux pensées cohérentes pour parvenir à s'en sortir. Elle s'était jetée en travers de la route de la Mort, comme souvent, sans réfléchir et sans planifier plus loin que le prochain virage sur son chemin.
Pouvait-elle vraiment courir à perdre haleine jusqu'au bout de l'hiver ? Le jour finirait par mourir et la nuit, la dernière de la saison froide, la conduirait sur le seuil du renouveau, lui permettant d'échapper à cette traque. Mais les ennemis étaient nombreux et elle était seule.
Fallait-il qu'elle se cache ? En dehors des quelques arbres tordus et mousseux, tout n'était que marécages couverts de brume, vase et herbe grise. La ligne sombre de la forêt qu'elle avait longée pour parvenir jusqu'ici était un piège : ce bois n'appartenait pas à la lumière, il y grouillait une malice plus terrible encore que celle qui la pourchassait. Quel genre d'elfe irait trouver refuge dans les ombres ?
Il lui restait peu d'options. Elle pouvait tenter de remonter le chemin par lequel elle était venue, traverser la tourbière et la lande morte en direction des villes humaines ou du premier bois familier qu'elle pourrait croiser. Si ses forces le lui permettaient, elle trouverait là-bas plus de cachettes et moins d'adversaires.
Elle pouvait également essayer de se retourner et de se battre. Une perspective que sa fierté appréciait. Pourquoi ne pas tenter sa chance ? Elle n'était pas armée, mais elle pouvait devenir louve ou chienne enragée, n'était-ce pas suffisant ? Cependant, il n'était pas promis qu'elle n'aurait qu'un seul adversaire. Un red-cap pouvait décider de lui trancher les jarrets pendant qu'elle regardait ailleurs, un hobgoblin pouvait se jeter à sa gorge alors qu'elle pensait esquiver une plus grande menace, une troupe de boggarts pouvait essayer de l'encercler pour mieux la pousser dans les bras de son bourreau.

La peste soit des muiridi et de l'Hiver ! aurait-elle voulu crier à travers le marais.

La fuyarde bondit par-dessus un tronc pourri et à moitié enseveli dans la boue d'où plusieurs petits couteaux surgirent, comme pour lui lacérer le ventre au passage. Elle se tordit une patte en atterrissant dans un trou d'eau avant de repartir de plus belle, hors d'haleine. Elle ne pouvait pas continuer ainsi.

Printemps précoce, je t'en supplie ! Éveille-toi ! Donne-moi une chance !

Une bourrasque traversa soudainement le marais, agitant des grands lambeaux de brume, soulevant le brouillard comme s'il s'agissait d'une grande nappe fantomatique. Que la terre ait entendu sa prière ou que le hasard soit en cause, peu importait. Au milieu des ombres fade du lointain, Deirdre venait d'apercevoir la silhouette déchirée d'une ruine. La promesse d'un terrain moins traître à ses pattes et peut-être même de quelques cachettes loin de son Affamé.
Elle n'hésita pas.

Déchirant le sol de ses griffes, la jeune elfe mit toute son énergie à creuser la distance entre elle et son adversaire. Elle n'échapperait pas à son regard, il savait certainement où elle se rendait, mais peu importait tant qu'elle était la première à passer l'arche branlante de l'entrée du château.

L'ancien castel avait été oublié depuis longtemps. Carcasse noire et humide laissée au marais, le domaine n'était plus le refuge d'aucun humain. Les Elfes Tordus avaient-ils décidé les habitants après avoir installé leur royaume non loin ? Ou les Hommes avaient-ils simplement déserté, en quête de terres plus fertiles ? L'Histoire du monde avait avalé depuis longtemps la raison de cet abandon. Livrée aux éléments, l'imposante demeure s'était peu à peu érodée, perdant deux de ses quatre tours au vent et à la foudre. Les fenêtres avaient, pour la plupart, cédé sous les assauts des saisons et ressemblaient aux perforations qu'une lance immense aurait creusée dans un gibier. Le vent et les feuilles mortes entraient à leur guise.
Un frisson nouveau caressa l'échine de la fuyarde lorsqu'elle entra dans l'ombre de l'enceinte partiellement écroulée. Ici, plus de tourbe ni d'herbe, mais le silence écrasant des souvenirs effacés. Elle jeta dedans comme on se jetterait dans un loch glacé. Son odieuse ombre n'était pas loin.

Ses griffes cliquetaient sur la pierre glissante alors qu'elle quittait le grand hall sur lequel donnait la porte principale. Peu importait où elle se rendait, tant qu'elle brisait le champ de vision dégagé de son assaillant. Elle allait le forcer à ralentir et à la chercher.
Or, personne n'était plus doué pour disparaître qu'une elfe en quête de sécurité. N'était-ce pas ce qu'il lui avait si vertement reproché, lors de leur dernière rencontre ? Aucune illusion complexe ne la déroberait, mais elle n'avait pas besoin de cette magie pour se rendre invisible. Il lui fallait juste un peu de temps.
Déboulant dans ce qui avait été une grande salle de banquet, le lévrier laissa derrière lui ses longues pattes pour préférer la discrétion d'une paire de pieds nus. Vite ! Par où aller ? Trois portes s'offraient à elle : une immédiatement à sa gauche, une autre plus loin, le long du même mur, et une dernière tout au fond de la pièce. Ignorant la facilité, l'elfe choisi celle la plus éloignée et qui semblait mener plus profondément dans le château. Enjambant au pas de course les restes vermoulus de tables et de bancs, elle se glissa derrière le battant épais, dans un couloir sombre.

À présent qu'elle ne faisait plus de bruit, la présence oppressante des murs lui semblait plus menaçante encore. Ses propres battements de cœur la trahirait-elle ?
Un grincement dans son dos la fit sursauter et elle se figea, ses grands yeux noirs fixé sur le boyau d'où elle venait. Mais rien ne bougea. En rasant le sol, elle reprit son chemin aussi vite et silencieusement que possible, jusqu'à déboucher dans un ancien salon.
Le manteau de la cheminée s'étirait jusqu'au plafond, froid depuis trop longtemps, et quelques restes miteux de tapisseries tremblotaient sur les murs au moindre courant d'air. Une issue s'ouvrait de l'autre côté. Néanmoins, il y avait plus intéressant encore : tombés au sol, une paire d'épées courtes et une rondache, jadis enchâssés ensemble pour orner le fronton de la cheminée.

Deirdre fit son choix au premier coup d'œil. Avec toute la délicatesse de ses doigts fae, elle prit la rondache encore vaillante et disparut dans la pièce suivante, le tambour de son pouls lui bourdonnant aux oreilles.
Elle avait désormais de quoi se protéger et un grand terrier de pierre où se dissimuler. L'Hiver ne l'aurait pas si facilement.
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Informations en vrac : - Quelques tendances kleptomanes, bien qu'il ne voie pas le problème à se servir quand on désire quelque chose.

- Légère claustrophobie. Déteste les milieux souterrains.

- Peut parfois s'égarer dans des fantasmes de violence quand la situation l'inspire, ce qu'il appelle ses "rêveries".

Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyVen 5 Juil - 19:21

Âpre est la lutte, féroces et tortueux sont ses adversaires. Son Affamé, implacable, la tient presque au bout de sa lame.

Ne l'a-t-il pas frôlée, au seuil de sa métamorphose, de ses longues mains noires ? Ne sont-ce pas ses cheveux, ces grands rideaux d'encre et de nuit, qui glissent et se froissent avec des bruits d'ailes derrière elle chaque fois qu'elle tombe ? Et ce marais qui s'anime, frémit, frissonne, éclot d'ennemis de plus en plus nombreux et de plus en plus sournois ; cette terre infecte où murmurent spectres faméliques et mauvaises magies ; le marécage entier, comme un animal de glaise accroupi dans la brume, jette contre elle toutes les armes de l'Hiver. Elle est une proie précieuse, la plus précieuse de toutes, pour que son chasseur s'abandonne à ce point dans la traque. Ah, elle peut s'estimer honorée, oui !

Fuis, non-semblable ! Cours, galope ! Change-toi en épervier et déchire les airs ! Ou bien choisis la forme d'une truite agile et remonte, à contre-courant, les eaux des rivières mortes ! Brûle jusqu'au dernier de tes atouts, parce que ma foulée ne faiblira pas, et mon bras n'hésitera pas. Fuis, fuis !

Poussé en avant par sa rage et par une faim désespérée, l'unseelie est certes rapide, mais il n'est ni lévrier, ni cerf. Lui aussi, il aperçoit la grande ruine et il redouble alors d'ardeur, conscient qu'il perdra l'avantage du terrain entre ces vieux moellons. Galvanisés par sa hargne, de petits essaims de fomorii jaillissent des prunelliers en lançant après l'elfe imprécations et dards empoisonnés, lesquels n'atteindront pas à temps le corps nerveux de l'animal : elle passe le seuil et mille griffes lardent le vide derrière elle, mille crocs frustrés claquent dans le vide, mille petites gorges mauvaises s'exclament de colère. Pas un de ces petits ennemis-là n'entrera à sa suite.

Il en est un, en revanche, qui le fera.

Tethrach est hors d'haleine, hors de lui. Les mains de l'Hiver sont posées sur ses épaules. Sa chevelure désordonnée par la course larde son visage de grandes et ténébreuses griffures. Ses yeux brillent comme deux gouttes de sang qu'on aurait laissé tomber sur une braise chauffée à blanc. La lame dans son poing, elle, brille encore plus.

Malgré tout, dans l'enceinte de l'édifice, il lui faut ralentir le pas.

Ici, la nature ne répond pas en flanquant de serviteurs ses émotions chaotiques. Les murs dévorés de lichen ne lui parlent pas, même quand il y promène le bout des doigts ; les dalles froides sous ses bottes ne sont pas ses complices. En revanche, dans sa fuite éperdue, le lévrier-fée a laissé une piste. Des traces de boue, des giclées de terre qui, là, ont encore la forme d'une empreinte de bête et, plus loin, semblent se moucheter de pieds menus. Il a un sinistre sourire, et s'engage.

Hélas pour lui - heureusement pour elle - cette piste trouve assez vite ses limites et, passant la porte tout au fond du banquet, il se surprend à hésiter. La buée produite par son souffle pesant s'élève, adjoint son humidité à celle qui dégorge des moellons. En hauteur, sur les arêtes d'un vieux lambris dévoré de pourriture, on distingue encore la splendeur d'une gravure, ou d'un blason ; au ras de ses jambes filent des courants d'air sortis de fenêtres fantômes, et qui chassent les odeurs. Il avance encore, fait craquer sous sa botte le châssis d'un portrait de famille tombé depuis longtemps. Des feuilles mortes balayées sur les chemins, les hommes.

Et le voilà qui s'agace, soudain. Les mortels, toujours eux ! Toujours à disperser les forces de son clan, à se dresser entre son pèlerinage et lui, et maintenant entre sa proie et sa juste vindicte. Il gronde. Balaie d'un revers de bras les vestiges d'un vaisselier, fracassant à terre une porcelaine jaunie par le temps. Un court instant, déchaîner ainsi sa frustration le soulage, et tant pis pour la discrétion.

Puis, comme si sa colère n'était qu'un maigre paravent dressé devant des sentiments plus complexes et plus troubles, une oppression le gagne, lui aussi. Bien que le château soit percé d'entrées et d'artères, il a l'impression d'être prisonnier. Bien que l'air circule sans entrave, il croit étouffer. Au tracé incompréhensible des pièces et des couloirs se superposent d'autres architectures : celle d'un souterrain tortueux hanté de bruits de chaînes, et celle d'une cellule de pierre au fond d'un bois enchanté.

Le souffle de l'unseelie se saccade. Sur la garde du poignard, ses phalanges crispées convulsent. Soudain, il fait volte-face. Pas pour vider les lieux, non : sa traque n'est pas terminée, et c'est une urgence au moins aussi profonde que l'angoisse qui le tourmente à cet instant. Mais il imagine, probablement à tort, que sa non-semblable, elle aussi, connaît de tels tourments, et il écoute son instinct. Plutôt que de s'enfoncer dans les entrailles du château, c'est en direction des tours qu'il tâche désormais de progresser.


Du côté de Deirdre, calfeutrée dans son alcôve, un doux frôlement s'élève. Elle n'est pas seule, dans la pièce qu'elle s'est choisie pour cachette. Au fond de la petite chambre, où l'on devine encore les beaux restes d'un grand sommier de chêne, une longue silhouette oscille, si concentrée sur sa propre torpeur qu'elle n'a pas remarqué la seelie. Fine comme un roseau, vêtue d'une robe pâle qu'on pourrait volontiers prendre pour un linceul, elle peigne de doigts blancs ses longs cheveux ; son profil découpé dans la lumière bistre est triste et tragique comme une peinture. Les yeux clos, lèvres blêmes entrouvertes, elle semble se bercer d'une chanson silencieuse.

Une banshee.
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• Son cheval de trait s'appelle Conchúr ("Celui qui aime les chiens")
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• Allergie au fer, quoique moins prononcée que celle à l'argent. Sa tolérance varie en fonction de son état de santé.
• Elle récolte beaucoup de plantes pour faire ses propres infusions.
• Il lui arrive de jouer avec les enfants lorsqu'elle est transformée.
• Les pâtisseries sont un plaisir coupable et secret qu'elle s'autorise de temps en temps en essayant d'ignorer qu'il y a des œufs et du miel dedans.
• Sait s'orienter grâce aux étoiles.
• A très peur de naviguer et craint le moindre voyage en barque ou bateau.

Avis sur la Chasse : Pénible, inutile et compliquée. Pourquoi vouloir tout à coup chasser ce qui existe depuis toujours ? À un niveau plus personnel, voir son peuple se faire prendre en chasse et être elle-même une cible de choix ne l’enchante pas du tout. Elle œuvre, à son échelle, à saper les efforts des autorités humaines.

Style de combat : Fuir ou se dissimuler sont ses principales tactiques. Si le combat est absolument nécessaire, elle préfèrera garder ses distances pour attaquer à l'arc. Peu habile avec une épée, elle préfère les armes longues comme le bâton. Et en dernier recours, elle cherchera à se transformer pour pouvoir mordre et griffer.

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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyVen 5 Juil - 21:39

Le fracas de la vaisselle et du bois brisé lui intima de marquer une pause pour évaluer la distance entre elle et la bête fauve sur ses traces. L'écho faussait la donne, mais il était au moins certain que la Fée Noire n'était pas sur ses talons. Venir se réfugier entre ses murs avait été une bonne idée, en fin de compte.
Aussi discrète qu'une souris, l'elfe se faufila dans une nouvelle pièce au mobilier délabré. Quelle que soit la famille qui vivait ici autrefois, elle devait être riche et puissante. Les vieux coffres abimés laissaient entrevoir quelques trésors oubliés et préservés des éléments, les restes de tapisserie permettaient d'imaginer la complexité des motifs qu'on y avait tissés et malgré les outrages du temps, une bonne partie des meubles tenait toujours debout. Il n'en fallait sans doute pas beaucoup pour les faire s'écrouler, mais au moins étaient-ils toujours sur leurs pieds pour l'instant.

L'intruse, bien que préoccupée par sa survie, ne pouvait s'empêcher de promener son regard autour d'elle avec curiosité. En d'autres circonstances, elle aurait peut-être même fouillé l'endroit, en quête de quelques reliques ou bibelots intéressants. Pourtant, son observation faillie manquer la forme pâle de l'évanescente banshee.
Elle se figea.
Les banshees n'étaient pas vraiment des spectres, elles étaient plutôt considérées comme des faës. Terrifiantes pour les humains à cause de leur profond lien avec la mort, elles n'en demeuraient pas moins inoffensives. Même au sein de la féérie, ces créatures discrètes préféraient leur solitude à toute autre chose et personne ne voyait d'intérêt à les déranger. Officiellement alliées aux seelies, elles étaient cependant peu familières des Royaumes de Lumière. Leur nature même mettait les elfes mal à l'aise en dépit du profond respect qu'ils avaient pour elles.

Deirdre prit une profonde inspiration pour calmer les battements de son cœur et contourna le vieux lit sur lequel la Banshee se coiffait en silence. Elle ne voulait pas l'effrayer et risquer de la faire crier pour rien.

Dame des Deux Mondes ?

Elle ne fit que chuchoter, mais cela fit aussitôt réagir la Banshee. Ses grands yeux larmoyants et pâles s'écarquillèrent et elle eut un geste comme pour se protéger. L'elfe demeura parfaitement immobile jusqu'à ce que la dame blanche réalise qu'elle était en présence d'une alliée. Ses traits, superbes mais tirés par le chagrin, se muèrent en une moue suppliante. C'était sa façon de sourire, sans doute.

Aes sidhe... Que fais... Un fragment d'étoile... Si près des... Royaumes Flétris ?

Sa voix était aussi désincarnée et faible qu'une brise, aucun humain n'aurait été en mesure de l'entendre.
La jeune femme jeta un coup d'œil vers la porte avant de répondre.

Pardon de troubler ton repos, Dame. L'Hiver me traque et cherche à me dévorer pour honorer une dette. Seules les portes du Printemps pourront chasser cette cruelle bise affamée, mais je ne peux pas courir plus vite que le vent. Permets-moi de trouver refuge dans ces murs.

Je ne peux... Honorer les lois de... L'hospitalité... Mais tu peux... Tenter de semer le blizzard... Entre ses murs... Si tu le souhaites.

L'elfe eut un soupir de soulagement et s'inclina en remerciement. Il était toujours préférable de respecter le territoire des autres et de ne fâcher aucune créature, même de la féérie, même les plus inoffensifs.

Nous ne venons jamais... Pour les tiens... Bourgeon de Printemps... Cependant, prends bien garde... Je sens la Mort sur tes pas...

Deirdre allait lui assurer qu'elle s'en allait de ce pas pour éviter une mauvaise rencontre lorsque la Banshee se leva pour venir à sa rencontre. Elle était grande, bien plus grande, mais si éthérée que le moindre souffle d'air menaçait de la souffler telle une flamme de bougie. Sa froide présente faisait naître des vagues successives de frissons tout le long du corps de la jeune femme.
La Banshee l'observait avec une intensité étrange.

Es-tu réellement... Une fille de la Cour d'Été ?... Je sens une ombre... Aux abords de... Ton âme...

La fuyarde blêmit et fit un pas en arrière.

Non. Tu te trompes. Il n'y a aucune ombre. Aucune corruption, aucune souillure, aucun recoin flétri ! Je suis seelie, membre de la Cour d'Été !

Pourquoi tant de panique ? C'était absurde comme idée, si absurde qu'elle aurait dû faire la sourde oreille. Pourtant, les mots grignotaient déjà les certitudes qu'elle avait passée l'hiver à cultiver. S'était-elle parjurée en acceptant l'aide de son non-cousin à la fin de l'automne ? L'avait-elle laissé semer des graines noires dans son âme ? Elle ne lui pardonnerait jamais.
La Banshee leva une main et secoua la tête, faisant voler ses longs cheveux dans un mouvement d'une lenteur surréelle.

Seelie... Sans le moindre doute... Mais peut-être... Issue d'une Cour... Oubliée... Comme ton... Chasseur ?

L'elfe voulu répliquer, mais elle en perdait ses mots. Que voulait dire ce charabia ? Quelle Cour oubliée ? Il n'y avait que l'Hiver et l'Été, que seelie et unseelie.
Et il était vexant, offensant même, d'être comparée à la créature dégénérée qui lui courait après ! Ils ne se ressemblaient en rien. Ils ne pouvaient pas se comprendre, pas s'accepter, pas se supporter, pas se pardonner, pas vivre dans un monde où l'autre vivait également. Car s'ils pouvaient, cela serait terrible. Merveilleux. Odieux. Écœurant. Fascinant. Condamnable. Entêtant. Vénéneux. Mortel.

La Banshee, insensible aux états d'âme de sa visiteuse, semblait désormais intriguée par la seconde présence vivante dans le château. Elle flotta plus qu'elle ne marcha jusqu'à la porte, lança un dernier regard à la jeune femme avant de lui désigner d'un doigt un peu décharné la petite porte dérobée que l'on devinait derrière une étagère partiellement effondrée. Puis elle disparut à la recherche du drow.

Plantée là avec ses questions, ce fut un crissement montant de l'escalier qu'où elle était venue qui tira Deirdre de sa paralysie. Les énigmes de la Banshee attendraient.
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- Légère claustrophobie. Déteste les milieux souterrains.

- Peut parfois s'égarer dans des fantasmes de violence quand la situation l'inspire, ce qu'il appelle ses "rêveries".

Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyVen 5 Juil - 23:17

L'esprit de la banshee est semblable à une nappe de brouillard, à la surface d'un étang, au reflet de la lune dans un miroir dépoli. Serein à sa mélancolique façon, et immobile, et immuable. Elle a bercé tant et tant de vies, pleuré tant et tant de morts. Toujours attachée à la famille qui résidait ici autrefois, et par conséquent à la demeure, elle tient leurs souvenirs en héritage, mais ne lance plus son keening depuis bien des années déjà. Ce n'est pas grave. C'est dans l'ordre des choses. Plus que toute autre, cette créature incarne aux fées ce qui leur vaut leur nom. Fatum. Le destin. Et qui peut se targuer de troubler le destin ?

La banshee flotte. Un pied ici, un pied là-bas. Tranquille passeuse. Nochère d'une barque qui ne partira plus. Aussi patiente que le temps, elle aurait attendu que le château ne soit plus que décombres pour, enfin, rassembler ses robes claires, offrir à la terre un dernier gémissement, et s'en aller enfin prêter ses services à d'autres mortels, qui la craindront pourtant. Et c'est peut-être cette indifférence qui lui vaut de voir à travers les mirages et de dévoiler les non-dits. La suggestion qu'elle a glissé à l'elfe de sa voix fatiguée est pour elle une évidence, mais ce n'est pas à elle, non, de révéler la vérité. Elle n'est que messagère, elle présente les clés. Maintenant, par souci d'équilibre, c'est auprès du chasseur qu'elle doit délivrer la même parole.

Où est le chasseur ? Il s'en est allé à travers salles et corridors, sans respect pour les quelques reliques de cette grande famille que la banshee servait autrefois. Devant le portrait piétiné et la vaisselle fracassée, la faë frissonne et soupire : ah, Hiver ! L'oeuvre du Grand Dévoreur est nécessaire, mais qu'est-ce qu'il peut être rude, parfois !

Le tempétueux drow est monté vers les tours, il est en train de grimper l'escalier percé de meurtrières. Sa main racle la pierre froide. Son pied chaussé enjambe avec véhémence les marches brisées. Dans sa tête tournent des images qui ne font plus grand sens et que la langueur malsaine de ses rêveries n'auréole pas : s'y mélangent en cascade des souvenirs de fuite, des souvenirs de lèvres en sang, des souvenirs de rires aux éclats dans une mer déchaînée. Il repousse sauvagement tout ce qui ressemble au rire, et se laisse envahir par l'idée du sang. Il imagine, au sommet de la tour, sa fée aux abois, légère comme une colombe, féroce comme une louve. Il imagine ses tresses emmêlées, son regard immense pétri de reproche. Il imagine ses dents sur sa peau et ses mains sur son cou. C'est tout.

Mais ce n'est pas sa fée qui surgit au détour d'un palier. Sa fée n'est pas si pâle, pas si fragile dans sa grande robe blanche que mille pluies ont bu et lavé. Sa fée n'a pas le visage si grave, non plus.

"Croc de l'Hiver, retiens ta course", souffle la banshee, les mains tendues.

Le pas de Tethrach s'infléchit vers elle, se fait dangereusement lent. S'il ne lève pas sa dague, il ne se prive pas pour montrer les dents.

"Toi, écarte la tienne", rétorque-t-il. "Tu n'es pas mon gibier."

Aucune chasse unseelie n'irait prendre une banshee pour cible. Sans doute leur nature particulière, à cheval entre les mondes, et leur lien si intime avec la mort les prémunissent-elles de l'ire fomorii ; et peut-être, aussi, une forme dévoyée de respect qui s'apparente davantage à de la crainte. Pieux comme il est, lui-même serviteur d'un dieu mort, Tethrach ne saurait faire de la faë son ennemie. Malgré tout, menaçant, il avance d'un pas. L'haleine congelée de l'Hiver vit en lui ses derniers instants ; sa fureur n'en est que plus urgente et plus vive.

"A moins que tu ne sois venue me servir de guide, Caileag a' Caoineadh, Fille des Lamentations ? Cet unseelie mérite-t-il de voguer vers les îles éternelles ? Où sont les lyres et les cygnes rouges, bean sith ?"

Il a beau habiller sa voix de colère et de mépris, un accord de profonde détresse y vibre malgré lui. S'en apercevant, il pince les lèvres, et tressaille : les mains de la banshee, pourtant si tranquille et pourtant si lente, sont sur sa peau.

"Le seuil est bientôt franchi... la porte, bientôt refermée", chuchote la faë, en lui caressant le front avec la tendresse d'une mère pour son enfant. "Je ne t'emmènerai pas sur les îles éternelles, ô Chasseur. Mais je ne suis pas la seule à avoir les pieds sur deux rives."

L'oeil rouge cille par deux fois. A travers le contact de la banshee, il lui semble reconnaître un autre toucher, deviner, en arrière-plan, une autre présence. Après tout, sans être des spectres, ces créatures sont si éthérées qu'elles s'imprègnent volontiers des lieux qu'elles habitent et des présences qu'elles frôlent. Sur une pulsion, il l'agrippe, la rapproche de lui d'une secousse, plonge son nez dans les cheveux pâles qui flottent tout autour tels des algues dans le courant. A demi noyée dans le parfum de la poussière, une faible piste apparaît, comme un dessin sur une vitre embuée.

Les mots de la banshee n'ont pas eu le temps de cheminer dans son esprit qu'il la repousse déjà sans ménagement, rebroussant chemin malgré les gémissements de la créature. Les bottes de daim dévalent les vieilles marches, bondissent au-dessus des meubles éventrés. Une épaule dure repousse une porte, et une autre. Tethrach traverse le salon sans un regard pour les deux épées abandonnées.

Sa quête, sa promise, sa proie, est toute proche. Quelques instants plus tard, il pénètre la pièce où flotte encore le parfum triste d'une banshee occupée à peigner ses cheveux sur un lit brisé. Il la découvre vide. De ses lèvres part un soupir où se mêlent courroux et soulagement ; son oeil, prédateur et perçant, commence à tout parcourir.
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Informations en vrac : • Très joli brin de voix, mais elle chante rarement.
• Son cheval de trait s'appelle Conchúr ("Celui qui aime les chiens")
• Le répertoire de ses métamorphoses comprend deux types de loup, trois races de renards et des dizaines de chiens différents.
• Allergie au fer, quoique moins prononcée que celle à l'argent. Sa tolérance varie en fonction de son état de santé.
• Elle récolte beaucoup de plantes pour faire ses propres infusions.
• Il lui arrive de jouer avec les enfants lorsqu'elle est transformée.
• Les pâtisseries sont un plaisir coupable et secret qu'elle s'autorise de temps en temps en essayant d'ignorer qu'il y a des œufs et du miel dedans.
• Sait s'orienter grâce aux étoiles.
• A très peur de naviguer et craint le moindre voyage en barque ou bateau.

Avis sur la Chasse : Pénible, inutile et compliquée. Pourquoi vouloir tout à coup chasser ce qui existe depuis toujours ? À un niveau plus personnel, voir son peuple se faire prendre en chasse et être elle-même une cible de choix ne l’enchante pas du tout. Elle œuvre, à son échelle, à saper les efforts des autorités humaines.

Style de combat : Fuir ou se dissimuler sont ses principales tactiques. Si le combat est absolument nécessaire, elle préfèrera garder ses distances pour attaquer à l'arc. Peu habile avec une épée, elle préfère les armes longues comme le bâton. Et en dernier recours, elle cherchera à se transformer pour pouvoir mordre et griffer.

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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptySam 6 Juil - 0:28

La bibliothèque était branlante, mais lourde. Les ouvrages, depuis longtemps répandus au sol et rongés par les mites ou les rats, avaient emporté quelques étagères avec eux, mais la structure demeurait. L'elfe poussa, râla, s'arc-bouta pour faire lentement racler les pieds du meuble loin du mur. La moisissure collait le bois.
Un claquement tonitruant se répercuta alors dans les boyaux du château, alertant la féline. Quelque chose - quelqu'un - tempêtait dans les étages inférieurs. Aucune porte ne résistait, bientôt, il serait là.

S'esquintant l'épaule, Deirdre parvint enfin à créer assez d'espace entre la bibliothèque et le mur pour y glisser son bras et saisir la poignée de la porte qui n'était plus qu'à moitié dérobée à présent. Le loquet s'actionna difficilement et le battant grinça en dévoilant une volée de marches étroites. Forçant, se tortillant pour passer derrière le meuble, la fae traquée se réfugia dans le passage secret. Le bois abimé lui griffa les cheveux, en emportant quelques-uns sur son passage, mais qu'importe. Si le limier trouvait l'entrée du terrier, il serait de toute façon trop grand pour se glisser à l'intérieur.
À moins qu'il n'ait la force d'envoyer voler le meuble tout entier pour dégager la porte.
En avait-il la force ?
La réponse donnait des sueurs froides à l'elfe.

Elle descendit les degrés de pierre aussi vite que possible, mais il lui sembla qu'elle n'en avait avalé qu'une poignée lorsque le fracas de la porte de la chambre retentit derrière elle. Son avance, disparue. L'Affamé était sur ses talons. Si proche. Il avait déjà été plus proche encore.
Dans son empressement, son pied glissa sur une pierre trop humide et elle ne put retenir un cri avant de sentir tout son corps dégringoler en avant. Être rouée de coups de bâtons aurait été plus doux que tomber dans cet escalier. Dans sa panique, la féline griffait, se retournait, tentait d'accrocher tout ce qui lui passant sous la main.
En vain.
Elle s'écrasa lourdement contre un éboulement qui lui bloquait la descente, à l'endroit où un pan de mur avait été éventré. Le vent s'était levé et sifflait en entrant dans le colimaçon secret. Complètement sonnée par sa chute, une arcade sourcilière éclatée par les chocs et sans doute tout un florilège d'hématomes sur le reste du corps, la maladroite petite proie se remit sur ses jambes en tremblant.

Plus de marches à descendre. Le grondement d'un fauve en approche juste au-dessus d'elle. Et l'ouverture dans le mur. Elle s'y serait jetée si elle avait eu des ailes.
Non ! Ça ne pouvait pas finir ici !
En passant la tête par l'ouverture, elle évalua la distance entre elle et le support le plus proche. Le sol était loin, très loin, mais en bondissant avec assez de force, elle pourrait enjamber le vide et atterrir sur le toit d'une autre aile du château. Il ne devait y avoir que deux étages de différence, mais c'était surtout la longueur qui l'en séparait qui risquait d'être trop grande.
Un chuintement discret lui fit vivement tourner la tête vers le haut de son escalier maudit. Deux braises voraces la fixaient depuis la pénombre. Il était si grand, si démesurément grand, dans ce minuscule espace.
Un instant, ils s'observèrent, comme s'ils étaient surpris de se retrouver à nouveau en présence l'un de l'autre. Lui, la parfaite ombre de la Mort. Elle, la fleur sauvage abîmée, mais pas encore fauchée.

L'astucieuse, la folle, l'inconsciente. Elle lui sourit.
Ses pieds repoussèrent le bord de l'escalier aussi fort que possible et elle prit son envole. Ses jupes se gonflèrent et s'épanouirent en corole autour de ses jambes, ses tresses lui fouettèrent les épaules dans un concert de cliquetis de perles. Le vide, en dessous, fit claquer ses mâchoires pour la dévorer. Mais elle était trop légère. Son petit corps roula sur les tuiles couvertes de mousses et la charpente céda sous elle avant qu'elle n'atteigne le bord du toit. Dans un vacarme de poutres brisées, elle disparut à la vue de son prédateur.

Griffée, secouée, terrifiée, mais vivante. La sauvage Aes sidhe laissa derrière elle une traînée de gouttelettes écarlates. L'honneur du premier sang revenait aux ruines et non au chasseur, cette fois-ci.
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Informations en vrac : - Quelques tendances kleptomanes, bien qu'il ne voie pas le problème à se servir quand on désire quelque chose.

- Légère claustrophobie. Déteste les milieux souterrains.

- Peut parfois s'égarer dans des fantasmes de violence quand la situation l'inspire, ce qu'il appelle ses "rêveries".

Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptySam 6 Juil - 15:30

Il a tôt fait de l'apercevoir, la béance dans le mur révélée par un meuble à moitié repoussé. Depuis l'embrasure étroite monte une brise moisie qui agite dans son courant quelques cheveux bruns arrachés. Toutefois, le drow ne se rue pas droit vers l'ouverture, qu'il préfère commencer par contourner pour en examiner la nature avec méfiance. Une issue aussi évidente peut être un leurre, et cette fente dans la paroi, un piège par lequel risquent de surgir griffes et crocs aiguisés une fois qu'il sera assez proche.

Las, sa fée n'est pas assez traître pour cela. Sotte ! Malheureuse ! La stratégie de sa survie ne repose-t-elle donc que sur la fuite ? Ne lui fera-t-elle pas l'honneur d'une illusion ou d'une minuscule tromperie ?

La porte est sûre, mais trop étroite. Cette conclusion faite, l'unseelie s'écarte d'un pas, considère ses options et, sans s'accorder plus de temps qu'il n'en faut pour la réflexion, s'approche du vieux sommier pour récupérer l'un des lourds pieds de chêne, pas encore entièrement vermoulu. La grande et solide bibliothèque se voit délestée de ses dernières étagères, et de tout ce qui pourra alléger son imposant châssis puis, calant le pied de bois entre le mur et le meuble, Tethrach commence à jouer de son levier improvisé.

La charpente grince, craque, gémit : le drow lui répond en grondant et en redoublant d'ardeur. Il pousse, il tire, il ahane. La vieille bibliothèque crisse sur le sol ; son sommet couvert de poussière et d'ailes d'insectes morts frémit ; enfin, après un dernier effort, un dernier élan, elle oscille, cède, penche en avant comme un géant abattu de lassitude. Tethrach a le temps de s'écarter d'un bond avant qu'elle se fracasse sur le sol dans un vacarme de fin du monde, arrosant la chambre de nombreuses éclisses.

La voie est libre. La chute du géant de bois en a couvert une autre, bien plus légère, et quand Tethrach se penche dans l'ouverture pour en sonder la pénombre, il est presque surpris d'y découvrir la seelie. Ils se toisent, et c'est presque un instant de grâce, un miracle de temps suspendu : lui encore pantelant de son effort, les mains pleines d'échardes, obstruant de sa stature la chambre dévastée ; elle contusionnée et sauvage, une mèche plus rouge que les autres coulant de son front, coincée entre pierre et ciel.

C'est ici que la traque finit. Il ne peut en être autrement. Un éboulement qu'il devine dans l'obscurité bloque le passage ; ils sont bien trop haut dans l'édifice pour que cette percée dans le mur lui promette autre chose qu'une mort certaine ; il se tient entre elle et la seule issue. L'unseelie frissonne. Son poignard, rengainé quand il était aux prises avec l'armoire, lui brûle la hanche. Il amorce un lent mouvement, s'apprête à parler - mais le sourire de Liana Donn l'en empêche soudain.

Elle ne peut pas... Elle ne va pas...
Elle s'élance.

"Non !"

Cette fois, le drow se précipite sans réfléchir et sans précaution, et Deirdre pourra peut-être saisir l'éclat d'horreur qui traverse ses yeux avant de chuter hors de vue. Il a le geste un peu inutile de chercher à la retenir, agrippé au rebord de la tour - trop tard. Il imagine déjà la tourbière ouvrir sa gueule moite pour la recueillir, et tout en bas, les muiridis lancer les cris d'un triomphe bien amer. Jusqu'au bout, trop fière pour lui céder, sa fée.

Quand elle percute le toit, quand les tuiles s'effondrent et qu'elle disparaît, quand il comprend, l'effroi et le chagrin - le chagrin ? - cèdent place à une euphorie féroce. Comme un fauve noir, il se ramasse sur lui-même, calcule la distance qui sépare sa position de la charpente crevassée, puis hésite, et se détourne avec un sifflement. Non. Il est plus grand, plus lourd : le vent ne le portera pas, lui, et il ne veut pas finir dans une chanson parce qu'il se sera rompu le cou à la suite d'une décision stupide. Tethrach n'est pas stupide. Tethrach est un chasseur et un tueur expérimenté. Qu'elle profite de son avance : redescendre jusqu'à cette aile du château prendra du temps. Tant pis. Tant mieux.


Dans son nid de poutres et de tuiles coupantes, Deirdre peut découvrir où elle a atterri. Manifestement, il s'agit d'un ancien local à provisions, peut-être d'arrière-cuisines si elle en croit les barils vides entreposés dans un coin, les anciens crocs de boucher, les sacs de lin recouverts de crottes de rat où pourrissent les germes de vieux légumes. Il n'y a bien sûr plus rien de comestible et plus rien de valeur, mais dans tout ce fatras, peut-être trouvera-t-elle de quoi se défendre ou imaginer son prochain coup dans le jeu qui les oppose. Le drow mettra du temps à la rejoindre.

Mais pas la banshee. Apparue dans l'encadrement d'une porte aux gonds rouillés, elle la contemple, solennelle, désolée de son état, désolée de ne pas pouvoir faire davantage pour la protéger.

"Le Solstice approche", souffle-t-elle malgré tout, se voulant certainement encourageante.

Le Solstice approche ? Vraiment ? La nuit n'est même pas encore tombée.
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• Elle récolte beaucoup de plantes pour faire ses propres infusions.
• Il lui arrive de jouer avec les enfants lorsqu'elle est transformée.
• Les pâtisseries sont un plaisir coupable et secret qu'elle s'autorise de temps en temps en essayant d'ignorer qu'il y a des œufs et du miel dedans.
• Sait s'orienter grâce aux étoiles.
• A très peur de naviguer et craint le moindre voyage en barque ou bateau.

Avis sur la Chasse : Pénible, inutile et compliquée. Pourquoi vouloir tout à coup chasser ce qui existe depuis toujours ? À un niveau plus personnel, voir son peuple se faire prendre en chasse et être elle-même une cible de choix ne l’enchante pas du tout. Elle œuvre, à son échelle, à saper les efforts des autorités humaines.

Style de combat : Fuir ou se dissimuler sont ses principales tactiques. Si le combat est absolument nécessaire, elle préfèrera garder ses distances pour attaquer à l'arc. Peu habile avec une épée, elle préfère les armes longues comme le bâton. Et en dernier recours, elle cherchera à se transformer pour pouvoir mordre et griffer.

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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptySam 6 Juil - 17:26

Se relevant avec un grognement douloureux, elle scruta le ciel à travers la toiture dans l'attente d'une ombre qui s'abattrait sur elle. Mais seuls les nuages bouchaient sa vue. Feannag n'était finalement pas une créature des airs.

Si j'échappe à tes griffes, ma Furieuse Bête, il te faudra un autre nom, maugréa-t-elle en étirant ses membres avec prudence.

Rien ne semblait être cassé et s'il lui fallut retirer quelques esquilles de bois profondément enfoncées le long de ses jambes et de ses bras, elle put s'estimer heureuse de n'avoir enduré aucune conséquence grave. C'était à croire que quelque chose la protégeait malgré tout, la poussant toujours juste ce qu'il fallait pour s'échapper in extremis.

D'un rapide coup d'œil autour d'elle, Deirdre devina le lieu où elle se trouvait. Une armurerie aurait été préférable, mais elle ne pouvait décidément pas faire la fine bouche maintenant. Où était la rondache qu'elle avait récupérée plus tôt ? Tombée dans l'escalier, sans doute. Ou abandonnée dans la chambre, lorsqu'il lui avait fallu ses deux mains pour pousser la bibliothèque. Dommage.
Le souffle de la Banshee la surprit, mais pas autant que ses paroles.

Le Solstice ? Tu parles par énigmes, Dame. C'est le seuil du Printemps que je désire.

Les humains lui donnaient un nom savant désormais : équinoxe. Mais à une autre époque, ils préféraient le nommer Ostara, du même nom que la fête qu'ils donnaient pour célébrer le retour du parfait équilibre entre Lumière et Ténèbre. Sa fête jumelle, à l'exact opposé de l'année, ils l'appelaient Mabon. Pour la féérie, c'était simplement le seuil de l'Automne. Dans les grandes villes, on ne fêtait plus comme autrefois, mais dans les campagnes, il était encore possible de voir les célébrations, d'entendre les chants et de profiter des offrandes que les humains superstitieux - sages - laissaient pour les faës des deux Cours.
Cette année, Deirdre verrait Ostara comme la fête de sa victoire sur l'Hiver ! À condition de tenir jusque-là.
La Banshee sembla sur le point d'ajouter quelque chose, mais elle se ravisa. Certaines choses étaient faites pour être découvertes et non racontées.

Quand viendra votre... temps, allez à l'ouest... Les montagnes sur la mer... Sont anciennes, sages et... Secrètes.

Un tantinet agacée par tous ces mystères qui ne faisaient pas sens et qui ne l'aidaient en rien à se maintenir en vie, Deirdre dut faire un effort pour ne pas rabrouer la pauvre créature et se contenta de s'incliner pour remercier du conseil. Elle n'avait rien contre des suggestions de destination de voyage, mais encore fallait-il qu'elle soit en mesure de voir le prochain jour se lever pour avoir une chance d'entreprendre ledit voyage. Sans parler de ce "vous" qu'elle devinait n'être pas une façon polie de la désigner elle seule...

Sa première préoccupation était de bander ses blessures, même sommairement. Laisser une trace ensanglantée derrière elle équivalait à inviter la lame qui la cherchait à se planter directement dans son cœur. Ses jupons de couleur suffiraient et elle les sacrifia sans remords, avec quelques gestes empressés. À moins qu'elle ne puisse retourner ces odorantes peintures de guerre contre le flair de son assaillant ? L'idée lui plut.

Loin du garde-manger abandonné, dans le corps principal du château, plusieurs paires de petits yeux vicieux s'étaient allumées et suivaient désormais la course du Traqueur. Il pouvait parfois percevoir un mouvement furtif en périphérie de sa vision et entendre les grincements de petits rires mauvais. Il ne fut sans doute pas très étonné quand trois petites formes rabougries lui barrèrent la route au détour d'un couloir.
Les Bonnets-Rouges appréciaient particulièrement les vieilles ruines et s'ils cohabitaient sans peine avec la Banshee (après tout, elle n'avait pas de sang à leur offrir et passait le plus clair de son temps dans sa tour), il en allait autrement pour les visiteurs impromptus.
Coiffés de leur grand chapeau sanglant et armés de dagues au profil torturé, ils souriaient de toutes leurs vilaines petites dents pointues.

La bonne journée, Coisiche oidhche, Marcheur de Nuit. La promenade dans notre château t'est-elle agréable ? À te voir flâner de la sorte, nous dirions que oui.

De nouveaux ricanements hantèrent le couloir. Celui qui parlait était plus ridé que les deux autres, mais plus grand aussi et son bonnet était d'un rouge humide très prononcé.

Nous nous sommes retirés pour te laisser ta proie, mais à voir comme elle te file entre les doigts, nous commençons à douter, Terrible seigneur. Serais-tu en réalité son escorte, dans cette promenade ?

Les moqueries se firent plus prononcées, mais pour qui connaissait ces muiridis, il était évident qu'une menace se détachait de ce joli discours. Une rumeur nauséabonde s'était répandue durant l'hiver, murmurée à demi-mot par les plus prudents mais tenace. On racontait l'histoire d'une alliance contre-nature. D'un voyage et de sang versé au nom de l'ennemie. D'une échappée belle main dans la main, loin au nord, entre les murs d'une forteresse.

Nous allons faire un festin de ses yeux et creuser un nid rouge et chaud dans son ventre. Il ne te restera rien à dévorer si tu ne te hâtes pas plus.

Des piaillements surexcités résonnèrent dans les murs et le bruit de petits pas pressés dépassa le drow. Patience et discipline n'avaient jamais été des vertus muiridis.
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- Peut parfois s'égarer dans des fantasmes de violence quand la situation l'inspire, ce qu'il appelle ses "rêveries".

Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptySam 6 Juil - 22:17

L'unseelie court dans le château. La voix de l'Hiver qui chuchote à son oreille et fait battre sa poitrine n'est guère plus qu'un filet, mais il s'y raccroche, tenace, pour injecter à chaque foulée une vigueur nouvelle. Pour ignorer autant que faire se peut son angoisse des lieux clos, d'autant plus aggravée par deux captivités à la suite, et les vertiges qu'elle engendre. De temps en temps, il trébuche, c'est vrai. Mais alors sa main se plaque au mur, ses muscles se tendent et ses crocs se serrent ; il fait fi des mirages, saute les escaliers, enfonce des portes au chambranle pourrissant, avale la distance. Foin de la discrétion ! Il n'a aucun ennemi à surprendre ; et ces petites formes cabossées qui bondissent dans l'ombre, pense-t-il, n'oseront pas s'interposer entre lui et sa chasse sacrée. C'est là sa seule naïveté.

Les Bonnets Rouges sont de perfides et cruelles créatures. Leur méchanceté, à l'aune de la moralité noire fomorii, fait d'eux des adversaires qu'il n'est pas bon de sous-estimer. Aussi Tethrach s'arrête-t-il net à leur vue, méfiant, avant de les écouter avec appréhension. Bien sûr, ce n'est pas le combat qu'il redoute : après tout, n'est-il pas drow ? Hélas, ce que croasse la voix cassante et brisée du muiridi ne fait que confirmer ses craintes.

La vérité est sa pire ennemie. La rumeur ne possède pas de gorge qu'il puisse trancher et vouloir l'arrêter serait comme de chercher à entraver le courant d'une rivière avec ses mains nues. Une bouffée de colère monte de ses entrailles jusqu'à serrer ses mâchoires. Ce n'est pas la juste colère de l'Hiver : cette émotion-là est une faiblesse qui trahit son impuissance. Il ne doit pas la laisser gagner.

Impossible de continuer ainsi. S'il massacre encore les siens comme il l'a fait dans la vallée pour protéger la roulotte, cela ne fera qu'ajouter l'opprobre à l'opprobre, et les soupçons n'en seront plus. Ce qui n'était que des étincelles de ouï-dire sont devenues braises, et depuis les braises le feu a pris, qu'il ne saurait éteindre en soufflant dessus. Soit. Il peut toujours, en revanche, décider de la direction dans laquelle il brûle.

Le poignard de Tethrach reste dans sa gaine. La main désarmée qu'il lève vivement finit à ses lèvres, où ses crocs mordent, entaillant violemment la peau. L'odeur du sang stoppe la plupart des créatures malfaisantes dans leur course : excitées, les naseaux frémissants, elles reviennent à lui. Dans les yeux des Bonnets Rouges passe une lueur avide. Leur langue goûte l'air, leurs poignards cliquent et s'entrechoquent.

"Cette proie que je cultive depuis des saisons est de haute valeur, Athair Toinnte", déclare-t-il fièrement, la lèvre retroussée. "Elle est la promise de l'Hiver, mienne à réclamer."
"Curieuse excuse, Coisiche oidhche, pour n'avoir pas à partager ton festin", réplique le Père Tordu, l'oeil fixé à la blessure du drow d'où s'écoule l'ichor en filets visqueux et sombres.
"Ton bonnet est encore chaud. Vous n'êtes pas affamés."
"Alors, c'est la gloire que tu cherches à garder pour toi." Le ton du muiridi se fait plus perfide encore. "Mais l'Hiver se moque bien de la main qui récolte son dû."
"Je suis d'accord."

Tethrach s'avance d'un pas. Le trio de red caps ne bouge pas, mais dans son dos, il sent l'essaim chuinter.

"Voilà pourquoi, Athair Toinnte, je te lance ce défi. Jouons l'honneur du chasseur et jouons la proie. Si je gagne, la fée est à moi, vous n'y toucherez pas. Si tu gagnes, cette traque te revient, à toi et aux tiens. Par le sang que je verse devant toi, je jure de respecter ces termes."
"Oh", émet Père Tordu en se léchant les lèvres, la pupille désormais entièrement dilatée.

En vérité, la blessure que s'est infligé l'unseelie n'est qu'un prétexte : l'instinct saturé par un sang qu'ils n'ont que peu l'habitude de goûter, les muiridis devraient accepter ce marché sans être trop regardants. Car certes, s'il perd, Tethrach leur cèdera la traque ; mais ce sont eux alors qui deviendront son gibier. Comme sur la colline. Tant pis pour l'opprobre : a-t-il vraiment le choix ? Il lui suffit de ne pas perdre, voilà.

"C'est d'accord", caquète le Bonnet Rouge, avant de produire un sifflement sinistre.

L'essaim se fend dans le dos du drow, le dépasse par la gauche et par la droite, se met à fouiller dans les pièces. Des petites mains contrefaites battent avec excitation, des semelles en fer piétinent la poussière. Tout en s'encourageant de petits piaillements aigus, les fomorii font place nette. Ils nettoient le sol de ses débris entre Tethrach et son adversaire, poussent et tirent des lamelles de bois jusqu'à agencer un plateau de jeu improvisé. Enfin, certains d'entre eux brandissent de macabres petits objets, principalement vertèbres et dents humaines, qui serviront de pions.

"Le jeu du lièvre et des chasseurs", glousse Athair Toinnte avec un vilain sourire. "Bien sûr, Coisiche oidhche, c'est toi qui seras le lièvre."

L'appel du jeu est aussi sacré et presque aussi irrésistible que la danse pour la plupart des membres de Féerie. Bien sûr, il y a quelques exceptions, quelques créatures suffisamment bestiales et affamées pour outrepasser certaines lois : et il y en a, en effet, qui n'ont pas stoppé leur course dans les murs du château, petits limiers malsains lancés sur les talons de la fée. Athair Toinnte le sait, Tethrach le sait. La tricherie commence avant même que la première pièce soit posée.

Il ne lui reste plus qu'à espérer que son stratagème achète suffisamment de temps pour que sa chère non-cousine s'en sorte de son côté.
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Age : 289 ans
Statut : Colporteuse - Indic'
Informations en vrac : • Très joli brin de voix, mais elle chante rarement.
• Son cheval de trait s'appelle Conchúr ("Celui qui aime les chiens")
• Le répertoire de ses métamorphoses comprend deux types de loup, trois races de renards et des dizaines de chiens différents.
• Allergie au fer, quoique moins prononcée que celle à l'argent. Sa tolérance varie en fonction de son état de santé.
• Elle récolte beaucoup de plantes pour faire ses propres infusions.
• Il lui arrive de jouer avec les enfants lorsqu'elle est transformée.
• Les pâtisseries sont un plaisir coupable et secret qu'elle s'autorise de temps en temps en essayant d'ignorer qu'il y a des œufs et du miel dedans.
• Sait s'orienter grâce aux étoiles.
• A très peur de naviguer et craint le moindre voyage en barque ou bateau.

Avis sur la Chasse : Pénible, inutile et compliquée. Pourquoi vouloir tout à coup chasser ce qui existe depuis toujours ? À un niveau plus personnel, voir son peuple se faire prendre en chasse et être elle-même une cible de choix ne l’enchante pas du tout. Elle œuvre, à son échelle, à saper les efforts des autorités humaines.

Style de combat : Fuir ou se dissimuler sont ses principales tactiques. Si le combat est absolument nécessaire, elle préfèrera garder ses distances pour attaquer à l'arc. Peu habile avec une épée, elle préfère les armes longues comme le bâton. Et en dernier recours, elle cherchera à se transformer pour pouvoir mordre et griffer.

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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyDim 7 Juil - 0:03

Sautillants, bondissants, affamés, les sournois petits red-cap laissèrent leur aîné à ses jeux d'esprit. Tout le monde n'avait pas été aussi chanceux à la chasse cet hiver et lorsque les bonnets devenaient secs et bruns, rien ne pouvait raisonner la tête qui les portait.

Deirdre, descendue du garde-manger jusque dans ce qui était vraisemblablement de grandes cuisines seigneuriales, se tendit en percevant l'écho des ricanements malsains en approche. À l'aide de l'un de ses bandages souillés, elle avait dessiné des formes abstraites sur les murs de chaque pièce qui avait croisé son chemin, créant des impasses olfactives avant de repartir dans l'autre sens. L'aurait-on laissée toute la nuit qu'elle aurait fait embaumer toute la bâtisse avant de se trouver un trou de mulot sous le plancher pour s'y cacher et attendre que son prédateur perdre patience en tournant en rond.
Mais les muiridis l'interrompirent alors qu'elle envisageait de défaire un autre de ses pansements pour rafraîchir la piste. Eux ne s'y trompaient pas et telles d'affreuses sangsues terrestres, ils allaient droit vers la source chaude et bouillonnante du précieux liquide carmin.

Ici ! Vite, vite ! piailla un premier petit monstre en passant le seuil de la pièce, très vite précédé par une poignée de congénères.

Prise au dépourvu, l'elfe eut tout juste le temps d'attraper le couvercle d'une marmite pour parer le couteau qui lui visant le flanc.

Peste ! Disparaissez, vermines rouges ! Vous n'êtes pas assez Affamé pour mériter ma traque !

Te crois-tu prise si convoitée que seul ton reflet Éveillé puisse réclamer ta vie ? Une lumière à éteindre en vaut une autre, une fois sous les crocs de l'hiver, présomptueuse ! Et nous avons au moins aussi faim que lui, ricana l'un d'eux dont le bonnet était effectivement d'une couleur maronnasse plutôt terne.

Quoiqu'à ce qu'on en dit, il y aurait bien plus d'un appétit en jeu ici, renchérit un troisième d'un air grivois.

Toute la bande se fendit d'un mauvais rire en repoussant l'elfe petit à petit vers le fond de la pièce. La féline aurait aimé être insensible aux sous-entendus à peine voilés, cependant si toute la féérie noire en parlait, il était à parier que la même rumeur se répandrait à présent dans la féérie blanche. Préservée par la retraite hivernale, elle pensait cette mésaventure morte en même temps que les dernières feuilles de l'automne. Grave erreur.

Ah ! Comme elle les méprisait ! Viles, tordus, cruels, ils étaient la parfaite image de la Cour d'Hiver et réveillaient en elle une haine ancestrale, dénuée du respect prudent que lui inspirait son faux-cousin.
Et ils osaient lui cracher au visage ! La dire indigne du seul Chasseur auquel elle s'était livrée ! L'insulte était immense. Pour elle. Pour lui. Quelles que soient les erreurs commises, une dette était une affaire sérieuse, en fouler du pied la valeur ne pouvait rester sans conséquences.

Une lame rebondit à nouveau sur le couvercle, puis une seconde. Deirdre bondit sur un plan de travail poussiéreux pour se mettre en hauteur. Une flamme sombre s'était allumée au fond de son regard et elle retroussa ses lèvres sur ses dents blanches.

Attention ad bheag dhearg*, gronda-t-elle, furieuse. Même la Cour d'Hiver ne tolère pas tant d'arrogance. Pour avoir cru que le gibier de Sealgair Dorcha** était à ta mesure, tu vas aller nourrir les premiers bougeons du Printemps. La terre s'éveille et elle a grand faim, elle aussi.

Deirdre jeta le couvercle de la marmite au visage de l'assaillant le plus proche et bondit sur l'insolent. Une paire de mâchoires remplies de crocs étincelants se referma sur la tête du petit être et la grande louve grise le secoua si fort que les os craquèrent bien avant qu'elle ne suspende son mouvement. Le couteau tinta sur la vieille pierre de la cuisine en tombant au sol, suivit du bruit mou d'un corps disloqué.
Les autres piaillèrent de plus belle, à la fois paniqués et réclamant vengeance. La surprise passée, ils se jetèrent sur l'animal. Les grognements et les vociférations ponctuaient chaque attaque. Il y eut des touffes de poils arrachés, des entailles rouges, du sang. Lorsqu'elle s'enfuit de la cuisine, l'elfe avait le museau ensanglanté et laissait dans son sillage trois petits corps mutilés. Les trois ennemis restants la talonnaient.

À la recherche d'un espace plus dégagé qui l'avantagerait, Deirdre déboula dans une petite cour qui, dans un passé lointain, devait abriter un peu de bétail et permettre de rejoindre l'arrière du château. Le ciel était devenu sombre, le soleil touchant presque l'horizon. Plus qu'une poignée d'heures, à peine !
L'échine de la bête avait été striée de deux coups de dague, l'une de ses cuisses saignait au point de coller le poil et on lui avait esquinté une oreille. Elle soufflait fort, mais ses pattes ne tremblaient pas encore. Malgré la douleur, aucune peur ne se lisait dans ses yeux d'ambre et elle se retourna pour toiser les trois bonnet-rouge qui hésitaient à présent sur le seuil de la porte. Elle avait hâte de s'en débarrasser et ne doutait pas de pouvoir y arriver, même au prix de quelques blessures supplémentaires.

Mais une pensée la troublait : où était son grand corbeau sans ailes ? S'était-il perdu dans la forteresse en ruine ? Ou avait-il été retardé ? Il n'aurait pas abandonné sa traque si facilement, et certainement pas au profit de petits muiridis si insignifiants, elle en était convaincue. Il ne l'aurait pas oubliée de la sorte.
Une inquiétude honteuse lui mordillait le cœur.


*petit bonnet-rouge
**Chasseur Sombre
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Informations en vrac : - Quelques tendances kleptomanes, bien qu'il ne voie pas le problème à se servir quand on désire quelque chose.

- Légère claustrophobie. Déteste les milieux souterrains.

- Peut parfois s'égarer dans des fantasmes de violence quand la situation l'inspire, ce qu'il appelle ses "rêveries".

Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyDim 7 Juil - 23:36

Par terre, à l'endroit où les sabots des serviteurs et les bottes des seigneurs allaient et venaient autrefois, un plateau quadrillé de diagonales a pris forme, et les pions ont trouvé leur place. Douze pions pour ses adversaires. Un seul pour lui, au centre. Agenouillé dans la poussière, Tethrach se concentre. Le jeu n'est pas complexe ; des enfants pourraient y jouer, et peut-être s'y est-il adonné lui-même, dans l'ennui du clan, avec les restes macabres de leurs derniers raids. A l'époque, c'était une moquerie cruelle, un petit défi sans grande conséquence entre membres d'un même sang. Aujourd'hui, l'enjeu ne doit pas faire trembler sa main, ni faiblir son regard.

Face à lui, Athair Toinnte découvre en un large sourire ses dents noires et brisées. Les premiers coups s'échangent dans le silence : des déplacements d'un côté et de l'autre, des adversaires qui se jaugent. Malgré les sons confus qui lui parviennent des tréfonds de la bâtisse - une fuite ? un affrontement ? - l'unseelie se force à ne pas quitter le plateau des yeux. Parce que les muiridis trichent, parce qu'il a vu de petites mains ramper sur le sol en feignant de vagabonder près du plateau, et qu'il sait qu'à la moindre distraction, elles n'hésiteront pas à chiper une pièce ou à en intervertir d'autres.

De la discipline et de la concentration. Comme avant une escarmouche, ou lors d'un rituel de préparation. Il peut y arriver : n'est-il pas drow ? Il doit y arriver, malgré la haine qui fait bouillir son sang envers les sournois Bonnets Rouges, malgré l'inquiétude qui fait tressaillir sa nuque chaque fois que le tumulte plus loin résonne d'éclats.

Du plateau de jeu aux cuisines seigneuriales, un étrange écho. Clac, font les mâchoires de la louve sur la nuque d'un petit ennemi ; clac, fait un pion éjecté du terrain par Tethrach, instantanément éliminé. Mais l'étau se resserre. Les pions roulent, la louve bondit, le lièvre-jeu saute, l'elfe est acculée.

---

Les trois muiridis, après avoir hésité sur le pas de la cour, commencent à se faufiler lentement en direction de Deirdre. La fin brutale de leurs congénères a un peu douché leur enthousiasme. Ils n'auront pas l'avantage du nombre sur cette seelie-là, aussi leur faut-il ruser.

Et comme s'ils lisaient dans son esprit, les voici qui se mettent à ricaner.

"N'as-tu pas écouté, louvetine ?" aboie l'un d'entre eux, une créature cabossée au nez en forme de soc de charrue. "Il ne viendra pas pour toi."
"En vérité, c'est même lui qui nous envoie", renchérit en sifflant un autre, un red cap au mufle presque porcin. "Hiver se moque de la main qui récolte : c'est ce qu'il nous a dit, et nous voilà."

Tordre la vérité en injectant, malgré tout, un peu de réel : ils ricanent de concert à nouveau, s'échangent des sourires complices et, par petits bonds, cherchent à l'encercler. L'un d'eux lance même des regards furtifs en hauteur, vers cet appentis sur lequel il pourrait sauter pour la prendre à revers.

"Réfléchis, louvetine ! Regarde comme tu es déjà toute mordue par nos couteaux. S'il tenait tant à ce que tu sois sa proie, nous aurait-il laissé tirer le premier sang ?"

---

Le sourire d'Athair Toinnte a désormais presque entièrement disparu. Son armée de pions s'est réduite comme peau de chagrin, et le lièvre-jeu, entre les doigts de Tethrach, paraît insaisissable. Les petits agents envoyés en avant pour bousculer un peu la proie n'ont pas obtenu le résultat escompté, semble-t-il : il n'y a plus de sons, ou trop lointains, qui puissent troubler la concentration du drow. Et l'odeur de ce sang qui coule encore, qui macule de pourpre les dalles descellées, qu'il voit briller le long du bras de son ennemi, étourdit sa volonté.

"Assez !" finit-il par clamer en redressant sa modeste échine, ouvrant et fermant les mains de colère. "C'est un jeu stupide !" Ses pieds chaussés de fer trépignent violemment sur le sol. "Les chasseurs viennent toujours à bout du lièvre. C'est dans l'ordre des choses !"

Tethrach est jusque là parvenu à donner le change au prix de mille efforts : son adversaire muiridi le croit calme quand il n'est que contenu. Lui non plus n'entend plus les bruits du combat, et il craint le pire. Mais par l'Hiver et la Flétrissure, il n'aura pas lancé ce défi pour rien ! Avec méthode, avec ténacité, avec une rage froide, il finit d'enchaîner les ultimes coups : le dernier pion ennemi roule sur le sol. Le voilà vainqueur.

"Honore le marché, Athair Toinnte, respecte ta parole !"
"La peste de toi !" Le Bonnet Rouge crache au sol. Ce crachat grésille un instant, laissant sur la pierre une trace noirâtre. "Moi, je n'ai jamais fait promesse ! Et quel déshonneur y a-t-il à ne pas respecter le marché fait avec un traître à son espèce ?"

Cette fois, c'est au tour de Tethrach de se relever en sifflant. Tous les muiridis qui caquetaient autour de lui, excités par la curée, baissent d'un ton et reculent avec des grondements méfiants : même le Père Tordu se tasse légèrement, brandissant dans ses mains son couteau dévoyé.

"Vous en savez beaucoup sur moi, petit peuple des pierres mortes." La voix de Tethrach est, ici, aussi douce que l'Hiver, et ses yeux ont des éclats d'incendie. "Vous me donnez bien des surnoms. Ici, Coisiche oidhche, là-bas, Tue-Magie."

Athair Toinnte marmonne quelque chose d'inintelligible, mais ne réplique pas, sur la défensive. Malgré toute sa malice et sa cruauté, le sous-entendu du drow lui déplaît : il fait planer une menace bien plus terrible que la morsure de l'argent, plus déchirante qu'un hiver sans proie et plus définitive que la mort elle-même.

"Oui, Père Tordu, tu as compris. Vous savez de quelles malédictions je suis capable, ou plutôt, quelles malédictions je peux défaire. Et peut-être pourrais-je en effet détisser celle qui vous sert d'abri, ici. Purger ces pierres de votre présence, et vous renvoyer à la lande, affamés, perdus, sans chemin à piétiner et sans gorge à trancher."

C'est en partie du bluff. Après tout, il n'a jamais exercé le don de la Wylt de cette manière, et il est fort peu probable qu'il puisse exécuter ses menaces sans un minimum de préparation. Mais les muiridis ne le savent pas. Ils n'ont pas besoin de le savoir.
Tethrach avance d'un pas menaçant. Ses épaules roulent, ses cheveux claquent. Dans un sourire, il montre les crocs.

"Alors, Père Tordu, Père Funeste, es-tu certain de vouloir prendre ce risque ou auras-tu la sagesse de te préserver, toi et les tiens, en honorant ta part du marché ?"

Le petit attroupement fomorii cliquète et grogne, des chuchotements incertains s'échangent alors qu'aucune paire d'yeux ne se risque à le quitter du regard. Un moment, le drow craint que sa menace ne prenne pas, et s'apprête mentalement à tirer le poignard - ce poignard qu'il réservait à sa fée, quel gâchis ! Quelle honte - mais soudain Athair Toinnte s'exclame, feulant une injure, et bondit en arrière, dans l'obscurité. La houle malveillante, à contrecoeur, le suit bientôt.

Du côté du drow, la tension retombe. Il ne s'accorde cependant aucun répit et tourne les talons pour s'élancer à la poursuite de sa louve. Pourvu qu'il n'arrive pas trop tard : la nuit est déjà tombée.
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• Elle récolte beaucoup de plantes pour faire ses propres infusions.
• Il lui arrive de jouer avec les enfants lorsqu'elle est transformée.
• Les pâtisseries sont un plaisir coupable et secret qu'elle s'autorise de temps en temps en essayant d'ignorer qu'il y a des œufs et du miel dedans.
• Sait s'orienter grâce aux étoiles.
• A très peur de naviguer et craint le moindre voyage en barque ou bateau.

Avis sur la Chasse : Pénible, inutile et compliquée. Pourquoi vouloir tout à coup chasser ce qui existe depuis toujours ? À un niveau plus personnel, voir son peuple se faire prendre en chasse et être elle-même une cible de choix ne l’enchante pas du tout. Elle œuvre, à son échelle, à saper les efforts des autorités humaines.

Style de combat : Fuir ou se dissimuler sont ses principales tactiques. Si le combat est absolument nécessaire, elle préfèrera garder ses distances pour attaquer à l'arc. Peu habile avec une épée, elle préfère les armes longues comme le bâton. Et en dernier recours, elle cherchera à se transformer pour pouvoir mordre et griffer.

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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyLun 8 Juil - 3:18

Les petites canailles dansaient autour d'elle et la narguaient. L'elfe refusait de les écouter, elle refusait de croire quoi que ce soit qui sorte de leur bouche pleine de fiel et de malédictions. Mais au fond, tout au fond d'elle, un doute avait été planté. Une petite graine sombre et tordue qui ne demandait qu'à germer.

L'avait-il vraiment livrée ? Non, sans doute pas, cependant il pouvait avoir lancé la meute à ses trousses pour l'affaiblir, impatient de lui arracher le cœur avant l'heure fatidique. C'était vile, lâche, injuste. C'était possible. Depuis quand la Cour d'Hiver jouait-elle selon les règles ? Il fallait s'attendre à ce qu'elle triche pour se faciliter la vie et tous les moyens étaient bons pour obtenir ce qu'elle voulait. Pourquoi pensait-elle que son Chasseur agirait différemment ? Et pourquoi cela lui causait-il un si grand déplaisir de songer qu'il puisse se désintéresser ainsi de leur petit jeu mortel ?
Deirdre s'obligea à plus de concentration. Elle n'en avait pas terminé avec les bonnets-rouge et si le drow était effectivement en chemin pour l'achever, elle avait tout intérêt à se défaire de ces trois-là avant. Il n'aurait pas la satisfaction de la trouver encerclée et aux abois. Non, lorsqu'il arrivera, elle serait en compagnie de cadavres, prête à lui bondir dessus. Il le fallait. Le seuil était si proche !

La louve s'élança vers l'un des muiridis dans l'espoir de le saisir entre ses crocs, mais qu'il s'enfuit en bondissant, détournant l'attention de ses deux compères. Un autre l'approcha par-derrière et failli lui couper la queue. Tandis qu'ils la faisaient tourner en bourrique, le troisième s'évertuait à grimper sur la structure grinçante de l'appentis.
La métamorphe balaya un des gnomes malformé d'un coup de patte et mit fin à la vie du second d'un violent coup de mâchoire. Du sang noirâtre lui dégoulinait le long des babines. Le second bonnet-rouge, vif et agile, ne cessait de lui tourner autour et toujours juste hors de portée, pour laisser du temps à l'embuscade de se mettre en place.
Cependant, trop confiant dans sa stratégie, il finit par perdre son précieux bonnet dans une cabriole inutile. Ni une ni deux, l'elfe s'en empara et le déchiqueta. La vilaine fée noire se rabougrit alors comme une branche dont on aurait aspiré toute l'eau et la sève, tombant au sol sans un bruit avant d'être balayé par la brise nocturne.

Enfin !
Plus un seul ennemi en vue !
La truffe pleine de l'odeur du sang, Deirdre se retourna à plusieurs reprises pour s'assurer qu'elle était bien seule et qu'elle ne risquait plus rien. Mais alors qu'elle se pensait tirée d'affaire, le bruissement d'un pas de prédateur la fit bondir. Dans la lumière chiche de cette dernière demie nuit d'hiver, la forme noire et familière de son Chasseur s'était matérialisée dans la cour. D'où venait-il ? Les parfums entêtants du sang, de l'humus et du fer l'accompagnaient. Les bonnets-rouge avaient donc dit vrai, il venait pour l'achever après avoir jeté sur ses talons les vermines du marais ?

Dans un même mouvement, la louve abandonna sa peau et se jeta sur le couteau du muiridis desséché. Le saisissant à deux mains, la mine féroce et un grondement au fond de la gorge, elle pointa son arme vers le drow.

Tu arrives tard, Sealgair Dorcha. J'ai pris à l'Hiver ses petits enfants malingres et les ai donnés au Printemps. Ils nourriront les bourgeons à venir.

Une pointe de reproche sourdait dans sa voix. Il était en retard. En retard ! Où était-il passé pendant tout ce temps ? Avait-elle sauté dans le vide pour rien ? Elle pouvait sentir son sang bouillonner et imbiber ses vêtements déchirés, mais aucune plaie n'était à l'honneur de celui pour qui elle avait tant couru.
À présent qu'elle le voyait, elle enrageait. Comme il la mettait en colère, tout à coup ! Si en colère, elle n'entendit que trop tard le ricanement au-dessus d'elle. Le temps de se retourner, le bonnet-rouge avait bondi et lui enfonçait sa lame dans l'épaule. L'elfe tituba sous le choc, néanmoins, elle eut la présence d'esprit d'utiliser son arme. D'un geste furieux, elle tira le col de la créature pour l'écarter d'elle et le poignarda en plein ventre encore, et encore, jusqu'à ce qu'il ne se débatte plus.

Deirdre jeta son couteau et sa victime aux pieds du drow, un bras désormais inutilisable et sa seule main valide désormais pressée contre la nouvelle blessure. La lame n'avait pas plongé trop profondément, mais la douleur lui donnait quand même le tournis.

Maudis sois-tu, d'arriver si tard. Tu aurais dû être là. Je t'attendais et ce sont eux qui sont venus. L'Hiver se moque peut-être de la main qui fauche, mais pas moi ! J'ai sauté d'une tour, par tous les dieux !

Son cœur battait plus fort encore que pendant les assauts des bonnets-rouge et elle n'était plus certaine de ce qu'elle reprochait exactement. Elle savait simplement que c'était de sa faute si elle avait goûté au poison de l'inquiétude et du doute. C'était plus de cruauté qu'elle n'en méritait.
Cependant, elle ne serait pas aussi négligente que lui. Les lourds battants de la nouvelle saison commençaient à s'ouvrir à mesure que la lune montait dans le ciel. Deirdre prit ses jambes à son cou, en direction de l'autre bout de la cour, son bras blessé serré contre elle, de petites fleurs rouges et liquides s'épanouissant à sa suite sur les pierres abimées. Sa foulée, plus lente qu'auparavant, se fit trébuchante.
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Avis sur la Chasse : Naturelle, nécessaire, jouissive.

Style de combat : Combattant de corps à corps flexible et adaptable, même s'il préfère en général frapper vite et bien. Capable d'une brutalité et d'une violence sans concession.

Dagues et lames courtes ont sa préférence. Rarement plus d'une à la fois. L'efficacité prévalant sur l'encombrement, il apprécie malgré tout, de temps en temps, les assauts de front, et les démonstrations de force.


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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyMar 9 Juil - 18:24

Le jeu des muiridis a davantage éprouvé ses forces et ses nerfs que s'il les avait simplement combattus. Son pouls bat contre ses tempes alors qu'il cavale dans les couloirs, se fiant au souvenir des sons qui lui parvenaient tantôt. Il ne doute pas qu'elle a survécu, son elfe, quoi qu'il ait pu se passer ; elle n'oserait pas lui faire ça. Mais dans quel état...

Les odeurs sont troubles : celle du sang plane partout. Les pièges olfactifs laissés par la seelie démultiplient son parfum et, s'il s'y était laissé prendre quelques poignées de minutes plus tôt, l'auraient certainement conduit dans une impasse. Mais la Faim d'Hiver se meurt en lui, déjà. Ne s'accroche plus à lui qu'à la force de quelques lambeaux brumeux que la proximité de l'équinoxe effiloche à chaque seconde.

Une cuisine, trois petits corps écharpés qu'il enjambe sans un regard. Une issue par laquelle la nuit s'engouffre à grandes houles : comme l'air extérieur lui manquait ! Il s'engage, s'arrête sur le seuil. La voilà. Elle est là. Sa fée.

Une fois de plus, il ne peut s'empêcher de la trouver belle. Le fait que les muiridis l'aient bel et bien abîmée mais qu'elle continue de lui présenter les crocs, voilà qui la rend plus belle encore. Voilà qui l'approche de cet état de Sublime dont il lui avait parlé, dans la roulotte, mille ans plus tôt.

Le couteau brandi vers lui et le triomphe rageur dans la voix de Madadh Allaidh le font sourire, dodeliner de la tête.

"Je vois ça, Fang Earrach, Croc du Printemps", ronronne-t-il, en balayant du regard le sol piétiné par la lutte. Il imagine leurs pieds danser sur ce sol le temps d'une dernière joute. Balayer dans leur combat les dernières traces de cette vermine qui ne les mérite pas. Las, la vermine avait encore un dernier vilain tour à leur jouer, semble-t-il : un ultime assaut et une ultime blessure, qui le tire presque de sa rêverie naissante. Il n'a pas eu le temps ni de s'élancer ni de la prévenir. Le printemps imminent engourdit-il déjà ses réflexes ?

D'une certaine façon, ça ne le dérange pas. Non plus que le spectacle meurtrier que lui offre sa non-cousine, furieuse et déchaînée.

"Je ne t'imaginais pas capable d'une telle violence, Fang Earrach", murmure-t-il encore, avec un fredonnement appréciateur. "Je n'ai jamais connu que celle de tes baisers."

L'entendre dire qu'elle l'attendait le comble plus de joie qu'il ne l'aurait avoué. Il sait qu'il devrait se sentir coupable. Il sait qu'il devrait refouler tous ces ressentis et ces sensations contraires à sa nature ou, plutôt, les canaliser dans la colère et la haine, comme il l'a toujours fait. Il semblerait cependant que le jeu ait débloqué chez lui quelque chose, car il ne se trouve plus la force pour les contorsions et les justifications. Ce serait simple de mettre cette soudaine mollesse, cette résignation, sur le compte de l'agonie de l'Hiver. En vérité, il est juste fatigué de se montrer insincère.

"Ne fuis pas."

C'est trop tard. Elle court déjà en lui tournant le dos, semant derrière elle beaucoup trop de rouge pour son bien. Il la suit à pas égal mais à pas lent, comme un chasseur le ferait d'une biche bien trop blessée pour ne pas tituber au bout de quelques mètres et s'effondrer de lassitude. Une de ses mains serre à nouveau la garde de son poignard, ce poignard qu'il aura réussi à garder pur, rien que pour elle.

La grande horloge du Temps avance dans le ciel. Bientôt, sans presque allonger la foulée, il sera à la hauteur de la seelie : quand vient le moment, il lui attrape doucement le bras, la conduit - ou l'accompagne - dans le vertige jusqu'à la mettre à genoux. Le poignard brille. Tous ses gestes ont des tendresses de bourreau, et pourtant...

"Je ne vais pas te tuer, ma fée. Je n'en ai pas envie, et j'en suis incapable. Tout comme je suis incapable de griser ta peau. Tout comme tu es incapable de me fuir." Il se penche sur elle, fixe l'épaule pâle d'où le sang coule à grands bouillons. Il s'empêche d'embrasser comme on s'empêche de mordre. "Je crois que toi comme moi avons jusque là grandement manqué de courage."

Il s'interrompt, tressaille. Ca y est. Le gong invisible des saisons vient de retentir. Printemps renaît. Hiver n'est plus. Le poignard, toujours pur, insouillé, glisse hors de ses doigts. Le bras de sa fée, lui, demeure contenu.

Il penche encore. A présent, lui aussi est à genoux sur la terre qui transpire ses premières promesses de vie. Il devrait sans doute être désorienté, affaibli et embrumé par la bascule, pourtant il ne s'est jamais senti aussi lucide, et jamais choix n'a été plus évident.

"Je m'appelle Tethrach", confie-t-il à l'oreille de la louve qui frissonne.

Le couteau n'est plus entre ses mains mais entre celles du Printemps, et lui, en tout connaissance de cause, vient de lui présenter sa gorge.
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Deirdre Tuatha Dé Sælig
Guilde des Assassins
Race : Elfe
Magie : Polymorphie
Age : 289 ans
Statut : Colporteuse - Indic'
Informations en vrac : • Très joli brin de voix, mais elle chante rarement.
• Son cheval de trait s'appelle Conchúr ("Celui qui aime les chiens")
• Le répertoire de ses métamorphoses comprend deux types de loup, trois races de renards et des dizaines de chiens différents.
• Allergie au fer, quoique moins prononcée que celle à l'argent. Sa tolérance varie en fonction de son état de santé.
• Elle récolte beaucoup de plantes pour faire ses propres infusions.
• Il lui arrive de jouer avec les enfants lorsqu'elle est transformée.
• Les pâtisseries sont un plaisir coupable et secret qu'elle s'autorise de temps en temps en essayant d'ignorer qu'il y a des œufs et du miel dedans.
• Sait s'orienter grâce aux étoiles.
• A très peur de naviguer et craint le moindre voyage en barque ou bateau.

Avis sur la Chasse : Pénible, inutile et compliquée. Pourquoi vouloir tout à coup chasser ce qui existe depuis toujours ? À un niveau plus personnel, voir son peuple se faire prendre en chasse et être elle-même une cible de choix ne l’enchante pas du tout. Elle œuvre, à son échelle, à saper les efforts des autorités humaines.

Style de combat : Fuir ou se dissimuler sont ses principales tactiques. Si le combat est absolument nécessaire, elle préfèrera garder ses distances pour attaquer à l'arc. Peu habile avec une épée, elle préfère les armes longues comme le bâton. Et en dernier recours, elle cherchera à se transformer pour pouvoir mordre et griffer.

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Message # Re: Aig geataichean a ’cheò [Tethrach]   Aig geataichean a ’cheò [Tethrach] EmptyMar 9 Juil - 20:10

Elle savait que courir était devenu inutile, mais elle avait toujours été trop têtue pour son propre bien. Ses jambes ne la portaient plus correctement et finiraient par céder. Il avalerait alors la distance entre eux et prendrait son dû. Mieux valait lui qu'un autre. En vérité, la fin de l'Hiver ne la mettrait pas hors de portée. Sa dette serait peut-être effacée, périmée, mais depuis quand la Cour d'Hiver retenait-elle son bras hors de sa saison ?
Alors pourquoi fuir ? Par fierté. Par amour du jeu. Parce qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de jeter sa vie entre les mains de cette ombre qui la suivait, juste pour voir ce qu'il en ferait. Parce qu'elle aimait qu'ils marchent dans les pas l'un de l'autre, comme depuis le premier jour.

Voilà, c'était l'enjambée de trop. La terre l'attira à elle et sans doute sa chute aurait-elle été plus rude si on ne l'avait pas retenue. L'elfe leva les yeux vers le poignard, qui accrochait un rayon de lune à son tranchant, puis vers le visage terrible et superbe du drow qui la surplombait. Elle ne se débattit pas, elle en avait fini de fuir.
Pourtant, la lame ne plongea pas vers elle. Il n'y eut ni douleur, ni gerbe de sang, ni froideur de la mort, seulement quelques mots pour faire écho à sa pensée et dévoiler une étrange vérité. Pour la première fois depuis de longs mois, Deirdre laissa échapper un soupir de soulagement. Son âme se sentait si légère, tout à coup, débarrassée du poids d'un mensonge qu'elle se racontait à elle-même.

Le Printemps frémit enfin à l'heure de son réveil. Un long et lent frisson secoua la nature toute entière. Pauvres humains, privés de cette sensation. La jeune femme eut l'impression que la douleur refluait. Cependant, son attention était déjà ailleurs.
La grande ombre au-dessus d'elle pencha comme une branche de saule, l'avalant un peu plus. Même ainsi, à genoux l'un face à l'autre, il fallait qu'elle lève le menton pour le regarder. Ses prunelles, presque aussi noires que la nuit, s'écarquillèrent et le rouge lui monta aux joues plus sûrement que si on lui avait griffé le visage. Le nom bourdonna à ses oreilles.
Son nom.
Un nom de vent froid sur une feuille rousse, de pluie sur la mousse d'un sous-bois sauvage, de racines profondément enfouies.

L'elfe s'y accrocha, le prit au creux de son cœur pour le dérober au regard du monde comme on le ferait d'un trésor précieux. Oh combien précieux.
Quelle folie le poussait à lui révéler ainsi sa plus grande faiblesse ? Elle avait de quoi le faire plier, de quoi le faire ramper, de quoi le détruire, si l'envie lui en prenait. Elle pouvait l'invoquer en plein soleil, lui ordonner de se jeter dans la mer. Nul besoin d'essayer pour connaître le pouvoir dont elle était dépositaire, seul un Vrai Nom laissait une impression telle que celle-là.
Au fond, elle savait pourquoi. Ils perdaient la raison, tous les deux.
Sa main lui macula la joue de sang frais lorsqu'elle lui prit le visage.

Ce n'est plus du courage, c'est de la témérité, murmura-t-elle avec un sourire.

Elle se redressa un peu sur ses genoux pour l'enlacer avec la lenteur d'une plante grimpante. Elle l'attira contre elle, le priva de liberté, se coula dans son ombre et laissa la soie ténébreuse de ses cheveux lui caresser le visage.

Deirdre.

Folle. Il aurait été moins absurde de vouloir vider l'océan avec une cuillère que de lui remettre son nom en échange.
Elle lui laissa un instant avant de reprendre, d'une voix à peine plus forte :

Je veux aller à l'ouest, en quête de secrets. Fais ce voyage avec moi, Sealgair Dorcha. Je suis lasse de la compagnie de ton fantôme depuis que tu l'as laissé avec moi, l'automne dernier.

Les mots coulaient tout seuls, si facile à prononcer.
L'elfe frissonna, de froid cette fois-ci. Elle était fatiguée et ne trouvait pas la force de relâcher son étreinte. Au milieu de la nuit, elle ne se sentait en sécurité qu'avec le souffle du drow sur sa nuque, même lorsqu'il était prêt à la mordre.
Folle.

- FIN DU RP -
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